Comment gérer le retour sur les plages après le déconfinement ? Doit-on adopter des règlements drastiques similaires à certains imposés aux USA ? Et si, sur les plages naturistes, cette situation étaient profitables au développement des clubs ?
Samedi 2 mai, l’AANR Western région, regroupant les naturistes de la région ouest des Etats-Unis, poussait un cri d’alerte : « Certaines municipalités rouvrent les plages mais certains gouverneurs leur ordonnent de rester fermées… parmi la confusion, veuillez demander avant de vous aventurer sur la mauvaise rive« .
Effectivement, certaines plages des USA sont autorisées seulement à la promenade, à condition de ne pas s’y arrêter, ni de s’y asseoir, en respectant entre chaque personne une distance de 6 pieds (photo). Et cette formule fait des émules depuis dans les ministères français. Pour l’instant, tout s’étudie et, malgré la demande pressante des professionnels du tourisme sur le littoral, il semble que rien ne devrait se débloquer avant le 2 juin.
Quel retour « à la normale » ?
Du côté des communes du littoral français, comme pour celles ayant à gérer des plages urbaines en bord de fleuve ou en bord de lacs, le retour à un usage presque normal s’étudie longuement, au cas par cas. Difficile d’adopter une réglementation similaire pour les longues plages sauvages de sable fin de la côte atlantique et pour celles des calanques de Cassis, des plages urbaines de La Baule ou de Royan avec celles du lac de Vassivière ou des rives de la Corrèze. Charge sera donc à chaque municipalité d’adapter à sa situation personnelle, en accord avec les préfectures, les mesures générales données par le gouvernement. Mais il faudra aussi légiférer sur l’ouverture ou non de zone de baignade surveillées, les délimiter dans la longueur et les tranches horaires, comme dans les obligations de distanciation, et prévoir une surveillance accrue contre les « incivilités ». Et c’est peut-être là que les plages naturistes seront avantagées.
Des clubs naturistes sollicités ?
Dans certaines régions françaises, beaucoup de plages naturistes autorisées ne l’ont été qu’à la condition express qu’une association, membre de la FFN, y soit implantée, pour en garantir la bonne tenue de sa fréquentation. C’est le cas principalement en Normandie et en région Sud de France (ex PACA), où elles sont les plus nombreuses, mais aussi en Franche-Comté pour le lac de Chalain, en Auvergne pour CANSONAT, et à proximité de Strasbourg pour la plage naturiste du Blauesland.
En PACA, région d’élection de l’actuelle présidente de la FFN, qui connait très bien le sujet, on en trouve sur l’ile du Levant, à Martigues et à Arles, à Hyères et sur la plage du Monaco, et dans quelques autres lieux. Sur la côte Atlantique, il n’y a pas de clubs de plages, mais on pourrait imaginer que des missions complémentaires soient confiées aux clubs déjà présents sur les grands centres tels le CHM Montalivet ou Euronat, tout comme cela pourrait se faire en Méditerranée au quartier naturiste de Port Leucate ou au Sérignan plage nature.
Voilà un chantier qui pourrait être positif pour justifier la présence de telles associations sur ces plages, et peut-être même inciter des municipalités à favoriser la création de nouvelles structures pour l’aider dans la tâche de faire respecter les règles liées au déconfinement. Il serait dommage que l’on arrive aux solutions américaines…
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