En partenariat avec Naturisme Magazine, Naturisme Hebdo invite à témoigner sur le naturisme. Paru dans le N°72, voici le témoignage de Jacqueline,, qui a «certaines choses à dire et raconter ». Notamment à propos de la santé et de l’amour de soi. « Il faut s’aimer comme on est, peut-être, mais en faisant tout pour entretenir son corps”, dit-elle.
Je me (re)présente : actuellement retraités de 80 ans avec mon mari ; naguère traductrice et ingénieur, nous sommes toujours sportifs et montagnards. Nous avons commencé le naturisme à Grenoble il y a 50 ans, encouragés par un ami sympa (heureusement, car j’avais une collègue antipathique qui le pratiquait et qui aurait pu nous en dégoûter…). J’ai débuté seule : je suis arrivée un beau matin au Club du soleil de Grenoble, me suis figée, craintive, devant le portail d’entrée. Une dame qui arrivait m’a dit de simplement me présenter au directeur. Mais comment, déshabillée ? Oui, nue. Panique (je n’avais jamais connu cela dans ma famille, avec mes parents et mes trois sœurs). Je l’ai fait. Il était dans le plus simple appareil et fut très chaleureux .
Je me suis installée dans un joli emplacement du Club, en pleine nature, au milieu de gens gentils et naturels. Belles promenades vers le lac de Monteynard, belles baignades et autres activités. J’étais encore plus conquise et à l’aise que je ne l’imaginais auparavant. Je crois que tous ceux qui essaient adoptent.
Avec mon mari, nous avons ainsi passé des vacances tous les ans de club en club, en passant par le Maroc, la Corse, les centres en bord de mer ou arrière-pays du Sud-Est (où nous habitions), trop souvent bétonnés, puis du Sud-Ouest, pour finir par Euronat (un paradis terrestre que nous fréquentons depuis 40 ans). Au début, il y avait des équipes de compétition en volleyball, sport que nous pratiquions assidûment… Mais les bungalows en bois disséminés dans la forêt de pins ; la plage immense et la mer que l’on atteint à vélo ; les activités sportives et artistiques de toutes sortes (j’y chante en amateur au milieu de pianistes et chanteurs professionnels !) ; le village du centre avec toutes ses commodités (commerces, restaurants, podium de concerts…) ; l’environnement agréable de la côte girondine.
Au début, il était évident que les naturistes s’occupaient mieux d’entretenir leur corps que les autres, et c’était beau à voir. De plus en plus, les gens y sont en surpoids (1/2 en Europe) ou obèses (1/5)*. C’est toujours pire aux Etats-Unis, bien entendu). Je suis en désaccord avec plusieurs articles récents de votre magazine : l’esthétique de l’apparence humaine est d’abord une politesse ; non, les personnes trop fortes ne sont pas belles, quels que soient leurs proportions, l’apprêt de leur visage (coiffure, couvre-chef, maquillage), leur couleur de peau et leur habillement ; non, elles ne respirent pas forcément la joie de vivre ; non, elles ne sont pas forcément en bonne santé : non, elles ne vivront pas forcément autant que les autres.
A part celles qui hélas n’y peuvent rien, pour maintes raisons, il y a celles qui y peuvent, mais qui veulent être libres ; quelle liberté que d’avoir à un moment ou à un autre les complexes qui ressortent ?!
Encouragez, s’il vous plaît, les gens à mieux manger, à faire de l’exercice physique régulier. La marche, rien que sur des kilomètres de plage, c’est formidable ; mais incomplet.
Allez, à Euronat, je suis prête à leur parler (j’ai enseigné les langues, mais aussi la gymnastique).
- Il est bon de parler de l’IMC (indice de masse corporelle), qui est la norme de santé pour le poids corporel et correspond grosso modo à la taille moins 10 kilos pour les femmes (ex. 50 kilos pour ma taille actuelle de 1,60 m) et à la taille pour les hommes (ex. 80 kilos pour 1,80 m).
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