Nous sommes un couple de sexagénaire, naturistes dans l’âme depuis toujours. Nous nous sommes rendus sur l’île du Levant en Septembre 2018. Cette découverte représente notre plus belle expérience naturiste, pour la beauté de l’île et de la mer d’une part, mais aussi pour l’ambiance qui règne là-bas et qui nous a tout de suite séduit. Ici, on a enfin l’impression que la nudité est une réalité absolue, comme si elle était devenue la norme.
La vue depuis le point du jour au sommet de l’île.
Je me rappelle notamment un matin où nous traversions le port pour nous rendre à la plage, ma femme avait noué à la hâte un petit paréo autour de ses hanches, puisque le règlement du port le stipule, moi je reste nu car je trouve ça idiot. Là, une cinquantaine de personnes sont présentent et prête à embarquer pour le continent, elles se tiennent face à la mer, valise à la main, elles sont toutes habillées on se croirait de nouveau chez les textiles… Une Dame qui attendait elle aussi le bateau l’interpelle, tout en lui retirant son paréo : « Vous permettez Madame ? » Elle lui explique que ce n’est pas de cette manière qu’on le porte au Levant, la voilà nue au milieu de cette foule textile. La situation est assez cocasse, Je ne peux m’empêcher de retranscrire la scène dans ma tête et j’imagine la situation au beau milieu de la place d’une grande ville, je voie les badauds stupéfaits, les plus virulents nous couvrent d’injures, la police intervient et nous arrêtent immédiatement, j’imagine la suite : les procédures, le tribunal, peut-être même la prison, etc. Alors que là : bien entendu, rien. C’est un moment de la vie ordinaire. Et ça, ça fait du bien, la vraie humanité civilisée et ici et non dans le monde textile des villes. Cette petite scène banale est restée dans ma tête comme un moment simple de pur bonheur. Un autre moment qui me reste en mémoire, celui où en fin de semaine beaucoup de gens prennent le bateau pour quitter l’île, notre semaine de vacance est terminée et nous aussi nous devons partir. C’est bien sur un moment pénible et j’avoue avoir eu beaucoup de mal à m’y résoudre, alors je descends au port comme beaucoup de personnes, qui sont déjà habillées pour ce retour au continent, pour ma part je ne remettrais mes vêtements qu’une fois au port, bien décidé à profiter au maximum de ma liberté.
Déjà le départ.
Derrière, moi une Dame m’interpelle : « Ça risque de faire désordre sur le bateau ? »
Je me retourne, elle m’adresse un jolis sourire : « Ha ! je vous comprends pour moi aussi c’est dur ». Sur le bateau on discute avec les autres personnes, elles aussi ont se sentiment de manque que nous ressentons déjà alors que l’on quitte à peine le port. La mer agit comme un sas qu’il faut franchir, pour retourner dans la soi-disant réalité, mais pour nous la réalité est ici, de l’autre côté rien n’est réel, tout est artificiel car fait de faux bonheurs. Voilà nos petits moments simple d’une magnifique expérience sur ce petit paradis qu’est l’île du Levant.
Ce témoignage a été publié dans Naturisme Magazine N°62
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