Samedi 9 avril 2022, les naturistes de Paris proposaient la première édition d’une rencontre nationale de natation naturiste. Une initiative bien venue entre les compétitions régionales et internationales qui veut devenir pérenne. Et souhaite faire école.
Par Jean-Luc Bouland
« Les naturistes devraient être exonérés d’impôts car ils polluent moins« . Ce commentaire fait en appui de notre enquête débutée le 27 février dernier, et close ce vendredi 15 avril, ne peut que faire l’unanimité chez les naturistes, surtout en période électorale. Ce samedi 9 avril, veille du premier tour des élections présidentielles, à la piscine Roger Le Gall de Paris, il aurait certainement fait sensation.
C’était le jour où l‘Association des naturistes de Paris proposait la première édition de son France natation naturiste, une compétition ouverte aux nageurs naturistes de toute la France, qui obtint un succès certain. Venus des Pays de la Loire, de Marseille, de Lyon ou des Hauts de France, les compétiteurs, majoritairement masculins, âgés de 17 à 91 ans, avaient répondu présent pour s’affronter amicalement avec leurs homologues parisiens, habitués à ce type de challenge.
Sur place, les échanges étaient cordiaux, tant dans le bassin que dans les tribunes, au pied du podium ou à la table des arbitres. Pierre, infatiguable, savait mettre l’ambiance en chanson, lâchant rarement son micro, tandis que les « cadres » de l’association, Stéphane, Ted, Sandrine et Laurent, étaient à la manoeuvre pour veiller à son bon déroulement, lors des compétitions comme pour l’organisation générale (pause, repas, etc). L’ambiance était au top, et semblait facilement augurer d’une reconduite de l’évènement, certainement plus importante, en 2023 et dans les années à venir.
Mais ce succès parisien, un peu préparatoire à la compétition internationale organisée par la FNI en octobre prochain, ne pouvait dissimuler l’état des lieux de la natation naturiste en France, hors centres de vacances. Actuellement, rares sont les régions, et encore plus les métropoles, qui offrent de réelles possibilités. Si les parisiens ont la chance d’avoir une piscine trois fois par semaine (plus une autre pour le samedi soir) c’est sans conteste une exception.
On ne compte que 22 lieux en France en 2022, gérés par des associations, contre plus de 40 voilà dix ans. Si Paris, Lille, Nantes, Limoges et Montpellier sont les mieux dotées, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Marseille ou Rouen ne proposent rien. En Normandie, la seule piscine est au Havre. En région Centre-Val de Loire, il ne reste qu’Argenton-sur-Creuse, etc. Et en PACA, il n’y a qu’Arles et, tout récemment, un espoir sur Avignon avec l’association PPNP (Pourquoi pas nu en Provence).
Au fil des ans, les horaires attribués ont disparu par manque de participants, ou par surcoût des loyers demandés, après modernisation des équipements, la plupart du temps gérés par des collectivités publiques.
En 2021, en Italie, l’équipe de France avait terminé première du gala international de la FNI, largement emmenée par les membres de l’ANP, qui avait organisé la compétition en 2019. Mais cela ne semble ni suffire à convaincre les municipalités d’accorder des créneaux horaires, ni inciter les naturistes à s’investir pour qu’ils existent. Alors qu’il semble évident pour tous que nager nu est un acte naturel.
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