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Une assemblée fédérale et particulière

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Réunies à Piriac-sur-Mer les 3 et 4 mai, les associations membres de la Fédération française de naturisme ont tenu leur 60e assemblée générale sur le terrain du Clos Marot. Et constaté qu’il y avait urgence à gagner de nouveaux adhérents.

Viviane Tiar, présidente de la FFN, élue en novembre 2018

Commencée par un hommage à Jean-Marie Henry, ancien administrateur fédéral décédé 8 jours avant, la 60e assemblée générale de la Fédération française de naturisme réunissait près de 150 personnes ces samedi 4 et dimanche 5 mai, à Piriac-sur-Mer. 150 représentants d’associations naturistes membres et quelques licenciés à titre individuel, venus débattre de l’avenir du naturisme, certes, mais surtout de celui de la fédération française de naturisme elle-même. Confrontée à des difficultés financières depuis plusieurs années, à l’image de beaucoup d’autres fédérations, elle est en quête permanente de nouveaux licenciés.

Profitant d’un chauffage des plus bénéfiques dispensé sous le chapiteau installé sur la pelouse du Clos Marot, le bureau fédéral avait joué le jeu, adoptant la tenue naturiste pour montrer l’exemple, peu suivi pour autant dans l’assistance. Mais le symbole était là : nous sommes naturistes, nous sommes nus, et l’assumons publiquement, éventuellement dans les médias. Des médias qui, toutefois, n’avaient que peu fait le déplacement, se contentant de reprendre pour traiter de l’évènement le communiqué de presse publié la veille…pour protester de la suppression définitive de la page fédérale sur Facebook (1). A croire que les naturistes dérangent, et qu’ils doivent multiplier les efforts pour se faire entendre…ou se faire voir.

Finances problématiques – Après les interventions de la présidente, Viviane Tiar, et des vice-présidents, Yves Leclerc et Julien Claudé-Pénégry, destinées à rendre compte des actions menées au cours de l’année, en revenant notamment sur les évènements qui ont provoqué, et suivi, la révocation du président précédent sortant lors de l’assemblée 2018 (2), c’était au trésorier fédéral, Patrick Chandèze, de sonner le tocsin. « Nous avons réussi à stabiliser le nombre de licence, après plusieurs années de baisse, mais nous sommes encore loin du compte. Et, comme l’année précédente, nous allons devoir présenter un budget en déficit. Cela ne peut pas continuer comme cela. Il faut prendre des mesures« . Des mesures de restrictions budgétaires qui ne pouvaient enthousiasmer la foule, mais qui furent toutefois comprises, et acceptées à une large majorité au moment des votes. La licence 2020 passera donc à 23€ au lieu de 17€, et des coupes larges seront faites sur certains postes, telles les dotations nationales aux régions. En parallèle, toutefois, la FFN a aussi révisé ses contrats d’assurance, désormais couvrant principalement les actions individuelles.

Des débats vifs et constructifs, en toute cordialité.

Mutations – Depuis le début des années 2000, le paysage naturiste français a changé, et la fédération, faute d’avoir pu trouver des solutions viables, est aujourd’hui confrontée de plein fouet aux mutations de la société. « Les licences vendues dans nos clubs sont en baisse, surtout celles dans les clubs gérant des terrains. Depuis 2003, nous avons perdu des dizaines de milliers de licences vendues dans les centres de vacances (3). Et, aujourd’hui, les licences individuelles représentent environ 40% du total délivré par la fédération. Il faut en tenir compte. » L’avenir serait donc à la vente de licences directes, au siège fédéral ou dans les centres de vacances, plutôt que par les clubs, de plus en plus désertés ? « Voilà qui est étrange, et peu conforme à un esprit fédéral », estimaient quelques représentants.  » Une fédération n’a-t-elle pas pour vocation de réunir des associations, qui elles regroupent des individus ? ».

Une majorité sortie des urnes pour une augmentation de la licence fédérale.

Avenir – Entre 2 réunions plénières, les membres de l’assemblée se sont retrouvés autour de différents ateliers pour préparer l’année à venir. Des ateliers beaucoup moins théoriques que les années précédentes. On y parlait révision des statuts, coût des assurances, communication, agrément ministériel, prix de la licence, etc. Le but était de donner des solutions concrètes applicables rapidement pour permettre à la fédération de continuer à exister, à représenter le naturisme en France. Certains, commentant les résultats des élections au conseil d’administration, qui virent entrer deux nouveaux membres (4), ne manquaient pas de s’interroger. « Au bureau, désormais, il y a surtout des représentants d’associations n’ayant pas à gérer des terrains, ce qui était loin d’être le cas voilà encore 10 ans. Mais c’est à l’image de la société ». Aujourd’hui, la pratique naturiste est plus individuelle que collective, et revendiquée bien au delà des espaces habituellement dédiés. Une donnée que les responsables fédéraux doivent prendre en compte, « sans pour autant oublier les fondamentaux », complètent les anciens, de moins en moins majoritaires. Et tous attendent avec impatience de voir les tenants et les résultats des opérations de communication cogitées en commission pour conquérir un nouveau public…ou simplement faire revenir celui qui a apparemment disparu.

Une commission pour réviser les statuts, et les adapter à l’époque.

Jean-Luc Bouland

(1) : Censure touchant aussi, mais pour 7 jours, la page de la revue La Vie au soleil.

(2) : Armand Jamier, le président précédent, avait été révoqué par le conseil d’administration lors de l’A.G 2018.

(3) : Depuis 2003, les centres de vacances commerciaux, en application de la loi, ne peuvent plus exiger la licence pour délivrer des séjours. Soit une perte d’environ 50000 licences vendues, non récupérées.

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