Vendredi 1er décembre 2023, la municipalité de Grayan et L’Hôpital a porté devant la justice son différent avec Euronat. En accusant les naturistes de vouloir prendre le pouvoir lors des élections partielles des 21 et 28 janvier 2024.
Vendredi 1er décembre 2023, comme le soulignait le quotidien Sud-Ouest dan son édition du 4 décembre, « une nouvelle étape a été franchie à l’occasion de la dernière séance du conseil municipal de Grayan et l’Hôpital… » dans le conflit qui oppose la maire, Françoise Legrand et sa majorité au centre naturiste Euronat. Car ce soir là, « les élus de la majorité ont voté la demande de résiliation partielle judiciaire du bail à construction liant la commune à l’opérateur touristique ».
Le conflit dure depuis plus d’un an, comme Naturisme Magazine l’a relaté dans son N°83, et cette décision vient de faire franchir une étape supplémentaire au combat en cours. Toujours selon Sud-Ouest, présent ce vendredi 1er décembre, au milieu d’une assistance importante, le rapport des huissiers et géomètres venus à Euronat en mars 2023 et produit en juillet (5 000 pages) relèverait dans sa synthèse « quatre manquements graves imputables à Euronat et susceptibles de résiliation du bail ». Un constat que réfutent point par point les avocats d’Euronat et Jean-Michel Lorefice, le directeur général, pointant quant à eux des erreurs d’interprétations sur les relévés effectués. La décision municipale d’aller en justice, alors que le bail court encore pour 50 ans, pourrait avoir des conséquences financières importantes, tant pour l’avenir du centre que pour la municipalité.
Un débat transformé en conflit politique
Le conflit avec Euronat, associé à d’autres dossiers de la gestion municipale, a provoqué une crise au sein du conseil, y compris au sein de la majorité élue en 2020, au point que de récentes démissions ont entraîné une décision préfectorale de convoquer de nouvelles élections pour pourvoir aux sièges manquants qui, justifiés par une augmentation de population, devront passer de 15 à 19. Et c’est là que le débat essentiellement juridique et financier s’est déplacé sur le plan politique. Le conflit en cours a mobilisé un certain nombre de résidents d’Euronat, qui ont voulu s’inscrire sur les listes électorales, ce que dénonce Mme le Maire.
Il y aurait eu plusieurs centaines de demandes d’inscriptions, chiffre « anormalement en hausse » selon elle, qui lui fait penser à un conflit politique, que certains médias nationaux se sont empressé de relayer. Pour Actus.fr, « Des milliers de naturistes veulent renverser le pouvoir », ou « Un camp de naturistes veut faire tomber la mairie », selon Le Figaro. Les titres sont toutefois plus sensationnalistes que le contenu. Ainsi, explique Le Figaro, « pour cette élue, il s’agirait toutefois d’une « conspiration électorale », qui vise à « faire basculer l’équilibre électoral du village ». Des accusations que réfute le camp de naturistes. « Euronat n’a pas vocation à faire de la politique mais à gérer un village de vacances », martèle Jean-Michel Lorefice ».
Dans son article du 4 décembre, Sud-Ouest notait aussi que « Jean-Michel Lorefice, le directeur d’Euronat, redit que son entreprise a répondu à tous les griefs formulés et que ses avocats vont se pencher sur la légalité de l’ordre du jour du dernier conseil municipal. « Avec la démission du tiers de ses membres, je ne vois pas comment la résiliation du bail pouvait rentrer dans le champ des affaires courantes à expédier ». La maire rétorque qu’elle est dans son bon droit. Le contrôle de légalité de la préfecture devra trancher ».
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