Imposée aux enfants dans un cadre ouvertement sexualisé, la nudité familiale peut entraîner des désordres psychologiques irréversibles. Sophie Goettmann en témoigne dans Waterbed, un livre choc publié chez Plon. Et présenté dans Naturisme Magazine N°82.
Par Jean-Luc Bouland
« L’héroïne du livre, je la connais bien. Je pense que c’est plus élégant de ne pas dire » je » en écrivant. Mais c’est un récit réel avec des faits réels. » explique Sophie Goettmann en avril 2023 dans le quotidien la Nouvelle République. Médecin dermatologue et musicienne, elle présente ainsi le contenu de son livre Waterbed, publié chez Plon Un ouvrage poignant, révoltant, qui détaille à partir des années 70 un climat familial où la nudité est permanente et sexualisée, donnant aux enfants une éducation aux traces désormais indélébiles.
Du faux naturisme
Sophie Goettmann pondère ses commentaires, sans nier la crudité des faits, en employant des mots qui ne choquent que par leur réalisme. Une histoire sans chapitre, sur plusieurs décennies, des flashs mémoriels, des moments insouciants ou terribles contés avec précautions et sans amalgames, entre récit « vécu » de l’héroïne et analyse rétrospective de l’auteure (en italique).
«Monsieur, vous vous disiez naturiste et défendiez les bienfaits d’une vie libre, proche de la nature. Alimentation saine, effet antidépresseur du soleil (…) Vous profitiez de ce concept pour exhiber votre nudité et laisser libre cours à votre imagination, emplissant l’espace d’idées saugrenues (…), faisant remarquer la taille des verges (…) l’aspect alléchant d’un minou ferme et peu poilu (…) Je ne pense pas qu’il s’agissait à proprement parler de naturisme, mais plutôt de nudisme sexualisé ou libertin, je vous laisse le choix du terme. Mode de vie que vous imposiez à tous, y compris aux enfants, leur manquant ainsi du respect auquel ils ont droit, quel que soit leur âge» (p 36-37).
Ici, tout est dit, et tout le reste de l’ouvrage n’est qu’une sordide démonstration au fil des ans de cette attitude dominatrice définie aujourd’hui comme « incestuelle ». Ce n’est pas la nudité qui est mise en cause, mais le contexte dans lequel elle est vécue, imposée, et orientée.
Une nudité imposée
«La nudité n’était pas naturelle, elle était exhibée et sexualisée, assortie de regards intrusifs, de mots déplacés, assortie de regards intrusifs, de gestes inconvenants, de blagues douteuses. La tyrannie de la nudité, ou comment savoir qui sera baisable à court ou moyen terme» (p90-91)
Entre logis franciliens, bateaux de luxe et iles méditerranéennes où l’on croise « des naturistes puritains », Ondine a grandi sous la coupe des désidératas du grand-père, Martial, tout en rêvant de son avenir professionnel, sa seule certitude. Elle serait médecin. Ce qu’elle est devenue (…)
Retrouvez l’intégralité de cet article dans Naturisme Magazine N°84.
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