Patricia Arecchi aime la lecture, et l’écriture. Déjà auteure d’ouvrages spécialisés, La liste de l’ange Gabriel est son premier roman, publié en 2022. Un polar qui en annonce d’autres, et qui peint en noir un sud natal qu’elle connait bien.
Par Jean-Luc Bouland
«Encore une somptueuse journée au Camping naturiste Messidor, avec l’accueil chaleureux des irremplaçables Sabine et Joël dans un cadre idyllique, au bord de la piscine! Un grand merci!». En ce mois de mai 2023, Patricia Arecchi n’était pas au Puy Sainte-Réparade que pour profiter du cadre et des installations d’un lieu qu’elle fréquente régulièrement. Comme le laissait supposer la table aménagée au bord de la piscine, elle avait coiffé sa casquette d’auteure pour présenter aux personnes présentes son premier roman, La liste de l’ange Gabriel, publié en 2022 aux Presses du Midi. Un choix logique pour cette marseillaise de naissance qui situe son histoire dans des lieux qu’elle connait bien, au bord d’une Méditerranée riche en coups tordus et réseaux occultes de toutes sortes.
Artiste et scientifique
Patricia Arecchi se présente sobrement, notamment sur youtube, et sur son site personnel, comme auteure et artiste peintre, « familière de l’édition et grande lectrice », affirmant peindre depuis toujours, ayant notamment obtenu un premier prix de peinture à l’huile en 2013. Certes. Mais en lisant La liste de l’ange Gabriel, son premier roman « noir », on se dit qu’il doit y avoir un plus dans cette écriture fluide et maitrisée. Comme si elle mettait à profit la connaissances d’un domaine particulier pour définir et décrire avec précision ses personnages, leurs attitudes et leurs habitudes, voire les tocs de Brigitte, son héroïne principale.
Et c’est au détour de la page 190, à laquelle on arrive rapidement, porté par le rythme de l’intrigue, que surgit un indice. Séréna, personnage éphémère de l’histoire, «fait des ménages» alors qu’elle avait réussi son master de neuroscience, et «s’était vue décrochant les étoiles des prix et de la notoriété publique». Comme un clin d’oeil appuyé à son cursus universitaire qui révèle une thèse de doctorat en Neurosciences du comportement, un passé d’attachée d’enseignement et de recherche à Paris et Marseille, et la rédaction ou la participation à plusieurs travaux de recherche scientifique. Peuchère !
Une histoire bien architecturée
«J’aimerai que cette histoire puisse faire un film, ou un téléfilm», confie Patricia Arecchi. Et c’est dans cet esprit qu’elle la construite, mêlant recherches documentaires et expériences personnelles, histoire locale et vécu de ses proches. Tous les ingrédients y sont, entre connections mafieuses et réseaux maçonniques frelatés, chassés-croisés sentimentaux et meurtres commandités. Le style est direct, linéaire, sans énigmes tarasbicotées, sans faux-semblants, et le tout est conté d’une plume impeccable, propre à nous impliquer dans l’histoire, à plaindre Brigitte comme à détester les « méchants », fortement inspirés de vieilles gloires méridionales au passif sulfureux.
Patricia Arecchi a de l’entregent, explique aisément que dans les nombreux salons du livre qu’elle fréquente, elle ne se contente pas d’attendre le lecteur, mais sait entrainer et séduire ses futurs lecteurs. Et quand elle nous dit qu’elle a déjà deux autres livres terminés, et un quatrième en préparation, on ne demande qu’à la croire. Et à prendre rendez-vous pour les découvrir, peut-être lors d’une prochaine séance de dédicaces dans un lieu privilégié, à Messidor ou ailleurs, notamment chez Botanic, qui l’accueille souvent dans sa région.
L’HISTOIRE – Brigitte Carmes souffre de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) depuis qu’elle a appris son statut d’enfant non désiré. D’intenses migraines lui pourrissent l’existence. Une personne fragile et torturée psychologiquement dont la vie va basculer en plein cauchemar lorsqu’elle se retrouve subitement accusée du meurtre de son compagnon à la suite de l’inquiétante déposition d’un médecin urgentiste. Toutefois, l’inspecteur chargé de l’enquête ne croit pas en cette culpabilité trop évidente, d’autant que plusieurs détails ne «collent» pas. Qui cherche à lui faire porter le chapeau ? Au fil des pages, le lecteur se retrouve embarqué dans une histoire à multiples facettes, à tiroirs. Certaines existences en apparence bien rangées cachent parfois de sombres secrets au sein desquels jalousie, manipulations et trafic d’influence règnent en maîtres … »
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