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Meurtres à nu, roman polissé

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Rares sont les bons romans à intrigues abordant favorablement la pratique naturiste. Et encore plus quand ils sont écrits par une femme. Meurtres à nu, signé Sandrine Larue, additionne ses deux qualités. Ce qui justifie pleinement sa place dans une bibliothèque, pas nécessairement naturiste.

Passionnée de lecture et d’écriture depuis son plus jeune âge, habituée à dévorer des romans policiers, souvent historiques, tels ceux de Mireille Calmel, Sandrine Larue n’a découvert le naturisme que voilà moins de deux ans, en tombant dans les bras de son compagnon, Benoit. Mais cela aura été le déclic pour coucher sur le papier un bon roman à l’intrigue aussi complexe que bien construite. « Meurtre à nu » est une histoire de secret de famille qui démarre au début des années 90, et nous fait ensuite revenir dans les années 1920 et 1930, période complexe d’entre deux guerres, qui vit notamment la naissance de nombreux sites naturistes, dont celui du CGF, à Villecresnes, qui célébrait récemment ses 90 ans.

L’histoire

Été 1992. Mélanie est une jeune étudiante brillante, volontaire et réservée. Elle a tout pour passer de belles vacances, mais c’était avant de faire un détour par le centre de la France, dans le berceau de sa famille. En limite de l’Auvergne et de la Nouvelle Aquitaine, entre Creuse et Puy de Dôme, le lieu est chargé de souvenirs douloureux et Mélanie sait que son séjour va raviver les plaies. Làs ! À peine est-elle arrivée, que son grand-oncle Max est retrouvé mort et que son frère a disparu… Ce double drame, sans raison réelle apparente, entraine enquête policière et révélations incongrues. Mélanie, elle-même suspectée, n’aura qu’une seule solution, partir à la recherche de la vérité, à la recherche de Benoît et Alexandrine. Une vérité qui la plongera dans un surprenant retour soixante ans en arrière, pour éclaircir nombre de zones d’ombre, vaincre ses propres peurs, et rencontrer des femmes passionnées qui, chacune à leur façon, ont brisé les chaines de leur destin et gagné leur liberté. Entre ancienne noblesse et baron atypique, activisme et liberté des années 90, Mélanie les suivra sur des chemins imprévus, où elle devra notamment se mettre à nu, au sens propre du terme, dans un club naturiste de l’est parisien, le Club Gymnique de France, pour assembler les pièces du puzzle et découvrir enfin « Qui était vraiment Max ? ».

La photo de famille qui inspira l’intrigue.

Le suspens reste jusqu’au bout, la plume est plus dans le récit que dans l’action, rarement ponctuée de dialogues, mais l’intrigue est prenante, les descriptions du temps jadis soignées, tant pour les références à la Belle époque qu’aux années 90, et l’ensemble nous tient facilement en haleine, jusqu’aux dernières pages. Une plume résolument féminine, des héroïnes principales savoureuses, et une belle histoire à l’arrivée. Que demander d’autre. Sinon une suite…

Jean-Luc Bouland

Sandrine Larue, une auteure qui aurait aujourd’hui (presque) l’âge de son héroïne.

Sandrine Larue – Née en 1972, dans le quatorzième arrondissement de Paris, mais originaire des Combrailles, Sandrine Larue habite Montrouge depuis vingt ans, avec ses deux filles. Dès son plus jeune âge, elle est fascinée par les enquêtes policières, la littérature et L’Histoire de France. Au fil du temps, l’écriture s’impose à elle comme un moyen d’exprimer librement ses idées romanesques et son goût du mystère.

Sa rencontre avec Benoit, ancien président du CGF, aura été déterminante pour la construction de cette histoire, lui donnant un angle original et lui permettant de s’appuyer sur le passé pour construire son intrigue, tout en y projetant des impressions personnelles et positives sur le naturisme. Un roman policier qui aura été refusé par plusieurs maisons d’éditions avant d’être accepté par les éditions Sydney-Laurent, ce qui mérite d’être apprécié.

L’ouvrage – 378 pages – 19€90 broché – 9€99 Ebook – Ed. Sydney-Laurent . « Meurtre à nu » est disponible via Amazon, La FNAC, Cultura, Chapitre.com, et directement auprès de l’éditeur.

Des extraits

« Il me parlait d’une nouvelle médecine qui prône la guérison par la communion avec la nature. Quand il avait 16 ans, lors d’un séjour en Belgique, il a rencontré un ami de son père du nom d’Elisée Reclus (…) Il me semble avoir compris qu’elles reposent, en partie, sur une libération salutaire du corps« . (page 180/181)

« Il s’est un peu expliqué sur ce concept nouveau dont il avait été fortement question. J’ai cru comprendre qu’il aime à évoluer nu, lorsque les circonstances s’y prêtent, c’est à dire un lieu et une température adaptés. Autant vous avouer, chère amie, qu’à la lecture de ces mots, je rougis jusqu’à la racine de mes cheveux« . (page 186)

« Mélanie se perd dans ses pensées, se dévêtir n’est pas si simple. Elle a lu et relu les valeurs du naturisme : convivialité, nudité en commun, respect de soi, respect des autres, respect de l’environnement. Pour ceux qui pratiquent, le corps n’est pas un objet de désir, mais l’expression de la liberté (…) Elle a vu, sur papier glacé, la liberté affichée. Mais Mélanie ne se sent pas libre de son corps, sexualisé par le regard et le désir dès son plus jeune âge« . (Page 241).

« La grande piscine d’un bleu azur lui fait de l’oeil. Tant pis pour le maillot ! Elle ne s’est jamais baignée nue, ce sera une première. Alexandrine n’ayant jamais pu connaitre ce plaisir, en tout cas ici, Mélanie décide de faire en son honneur ! Après la douche obligatoire, elle s’enfonce dans l’eau rafraîchissante en pensant à Alexandrine. Finalement, elle doit admettre que c’est extrêmement agréable de nager nue« . (Page 253)

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