« Les Femen, c’est l’histoire de blondes à tomber par terre, d’espions russes à Montmartre, de passages à tabac, de politiciens corrompus, de vraies et de fausses cavales, de fachos, d’islamistes, et d’argent détourné… ».
Dans « Femen – Histoire d’une trahison », son ouvrage paru en 2017 aux éditions Max Milo, le journaliste et photoreporteur Olivier Goujon ne mâche pas ses mots, et ne se fait pas que des amis. Collaborateur régulier pour la presse française et européenne, bien introduit dans le métier, il fut l’un des premiers journalistes français, en 2007, à découvrir celles qui ne s’appelaient pas encore les Femen, à Kiev, et qui voulaient changer la face du monde. Dix ans après, les deux véritables fondatrices, Sacha Shevchenko et Oxana Shachko lui faisaient encore confiance, au point de témoigner sur ce qui donne le sous titre de son ouvrage, « l’histoire d’une trahison ». (voir article Nouvel Obs).
Artiste installée à Paris, Oxana s’est suicidée en juillet 2018, épuisée par ses combats et les trahisons au sein du mouvement dont elle fut l’une des inspiratrices. Par cet ouvrage, en recueillant leurs confessions douloureuses, l’auteur a voulu retracer « l’épopée planétaire d’une idée née dans les plaines d’Ukraine occidentale et qui s’est égarée dans les querelles intestines et les ambitions personnelles ».
Les Femen ont utilisé la nudité, l’exposition de leur corp, pour interpeller le monde. L’une d’entre-elle, Iana Zhdanova, est encore confrontée à la justice pour des actes commis en 2014 au Musée Grévin, les juges de la Cour de cassation et ceux de la cour d’appel s’opposant sur qualification « d’exhibition sexuelle » pour le simple fait de montrer la poitrine. Tout un symbole…
Et pourquoi l’usage de cette nudité ? Olivier Goujon en donne des explications inattendues dans son ouvrage, en même temps qu’il cite les films et autres ouvrages qui traitent du même sujet…mais parfois sous des angles différents, voire contradictoires. Un ouvrage à lire, pour mieux comprendre le dessous des cartes de certaines actions menées en France.
Quelques citations
« Femen est un mouvement sextrémiste, cela a un sens, il ne s’agit pas de réaliser des actions torse nu pour le plaisir d’être nues, il s’agit de dire quelque chose avec nos corps« . (p137-Sacha).
« Inna n’a jamais rien compris au sextrémisme, c’est aussi pour ça qu’elle était contre le topless et qu’elle l’a fait à contrecoeur » (p137-Oxana).
« En Ukraine, j’ai moi-même rencontré des Femen d’âge et de morphologie différents. La plupart était jeunes, mais pas toutes. Pour le tournage du film Les féministes topless, en mai 2011, j’ai interviewé une militante avec sa mère, toutes deux Femen. Mais les images ont été écartés au montage. C’est l’autre enjeu de l’uniformisation des militantes Femen : le choix des photographes, des réalisateurs et des directeurs photo« . (p145-O.Goujon).
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