Agatha Raisin, détective privée haute en couleur créée par M.C Beaton, n’a rien contre le naturisme. Elle le prouve dans Le Diable au corps, son enquête N°33 parue en France en mars 2023.
Par Jean-Luc Bouland
« Hallucination ou fantasme ? C’est la question que se pose Agatha Raisin lorsque, au détour d’une route, surgit devant elle un homme dans le plus simple appareil. Paniqué, il dit avoir aperçu un cadavre… Pourtant, une fois sur place, nulle trace du corps. Si la police crie au canular, Agatha est persuadée que le nudiste dit vrai« .
L’enquêtrice créée par M-C Beaton, décédée en 2019, ne peut pas en rester là. Aidée de sa fidèle Toni, qui saura donner de sa personne, et de ses autres collaborateurs, elle décide de mener l’enquête, à sa manière inimitable, révélera le pot aux roses, et beaucoup d’elle même. Après s’être plongée au grand dam des policiers mais avec le soutien de ses habituels amis (Charles, James, etc) « au coeur d’une affaire mêlant jeux de rôles et sorcellerie, tromperies et gros sous, sans oublier un très profitable commerce de crèmes glacées au parfum aussi piquant que mortel« .
Sur les traces du disparu, c’est un autre cadavre, cette fois-ci bien réel, qui sera découvert, en lien étroit avec un centre de loisirs naturiste implanté sur le territoire de la commune de Mircester, et fréquenté par nombre d’habitants, dont certains de ses amis. Cela impliquera des enquêtes « en immersion », justifiées par des commentaires uniquement positifs, bien que parfois un peu égrillards. Mais le tout est écrit sur un ton bon enfant et saupoudré d’un humour « british » omniprésent qui nous emporte facilement jusqu’au bout de l’histoire.
Là encore, comme pour Sandrine Larue ou Pat Gaz, le naturisme n’est pas le sujet, mais juste le décor d’une véritable intrigue, le valorisant de façon anodine, sinon pour quelques personnages impliqués dans l’intrigue.
- M.C Beaton est décédée en 2019. « Le diable au corps » est la dernière enquête parue d’Agatha Raisin (Albin Michel – 300 pages – 14€90)
EXTRAITS
- Pourquoi arrêter le nudiste ? « En vertu de l’article soixante-six de la loi sur les infractions sexuelles de 2003 : exhibition de ses parties génitales dans l’intention de provoquer la crainte ou la détresse d’autrui« , affirma Wilkes, « citant rigoureusement la loi » (p21). Raté. Agatha démontrera le contraire, ceci se déroulant à l’intérieur du centre, où tout le monde est nu, à part les enquêteurs.
- « Comment cela s’est-il passé, ce soir ? – C’est un peu étrange, mais après, on s’y habitue vite – A quoi ? – A être nue devant tout le monde, voyons ! En fait, comme ils étaient tous nus, je crois que je me serai sentie encore plus mal à l’aise si j’avais gardé mes vêtements. Au bout d’un moment, cela m’a paru tout naturel » (Dialogue entre Agatha et Tina – Page 118)
- « A vous entendre, on a l’impression que c’est sordide, mais cela n’a rien de sexuel. Il s’agit seulement d’un groupe de personnes qui se détendent et se promènent dans le plus simple appareil » (Agatha – Page 250)
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