Jusqu’à fin février, l’exposition « CORPUS: Le corps et le sacré« , présentée au Musée d’art et d’histoire de Fribourg (Suisse), dévoile l’histoire passionnante des relations complexes entre le corps, la nudité et le sacré.
« CORPUS: Le corps et le sacré » est la première d’un cycle d’expositions qui jalonnera la programmation du Musée d’art et d’histoire de Fribourg dans les années à venir autour de la thématique du corps. Cette première exposition, qui se termine le 27 février 2022, interroge les rapports entre le corps et le sacré au travers de l’art, en particulier l’art chrétien. Elle a pour ambition de « montrer le corps comme un moyen d’entrer en communication avec le sacré« , indique l’experte en art Caroline Schuster à la RTS.
L’exposition a aussi la particularité de mettre en dialogue des œuvres du patrimoine religieux avec celles d’artistes contemporains, comme celles du vidéaste américain Bill Viola ou de la sculptrice française Niki de Saint-Phalle. Car la tradition chrétienne nourrit, aujourd’hui encore, le travail de nombreux artistes, y compris sur la thématique du nu.
Le corps est central dans la religion chrétienne car « le cœur de la foi chrétienne, c’est Dieu qui prend chair, qui se fait homme« , signale le théologien François-Xavier Amherdt sur la RTS. Il rend ainsi sa dignité à tout corps. Ce qui fait dire à Saint Paul: « Le corps, c’est le temple de l’Esprit saint ».
Chacune des stations de « CORPUS » présente des œuvres du patrimoine historique et artistique en dialogue avec des exemples de création contemporaine. La visite débute avec le thème du divin qui se penche sur l’humain, avec la création d’Adam et Eve, du corps de la Vierge, fécondé miraculeusement, du corps du Christ nu. L’iconographie religieuse est en effet marquée par une forte présence de la nudité. Représenter le Christ nu sur la croix indique que « le fils de Dieu assume notre propre faiblesse et vulnérabilité, qu’il épouse notre humanité jusqu’au bout, car il y a une forme de solitude dans la nudité, une solitude de la mort« , précise le théologien François-Xavier Amherdt.
« Tout désigne le nu comme un phénomène qui a si bien collé à la culture européenne que nous n’en sommes jamais sortis. L’Église a pu rhabiller le sexe, mais elle a gardé le nu. » Cette citation du philosophe et helléniste français François Jullien résume à elle seule la relation ambigüe, mais indissociable, du nu et du sacré dans l’art chrétien.
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