« Ma recherche existentielle est la quête de la perfection…accessible ou non », explique Christophe Buffetrille, en présentant sa plus récente série photographique, réalisée sur plusieurs années, à partir de 2015, et saluée cette année-là par L‘Oeil de la photographie. Terminée en 2017, elle a déjà été exposée plusieurs fois, notamment à Paris et au CHM de Montalivet.
« J’ai toujours eu envie de mettre en valeur toutes les femmes avec leurs différences et particularités ! » explique cet artiste amateur domicilié en région Centre, qui pratiqua un temps comme professionnel, avant de revenir au statut amateur, pour assurer des revenus stables, avec un autre métier. « J’ai longtemps tourné autour de différents styles, et j’ai découvert que le plus simple est le plus efficace, donc j’ai choisi le nu pour présenter toutes ces scènes, pour ne pas être bloqué par les barrières culturelles que nous imposent les vêtements. En effet, on nous classe toujours par catégorie selon nos styles vestimentaires. J’ai souhaité que chaque femme ne soit pas catégorisée, mais simplement la représentation d’elle-même ». Une démarche très naturiste qu’il ne renie pas, tout en expliquant que la construction d’une telle série a demandé du temps, autant pour la réalisation que pour le choix des lieux et la sélection des modèles. Certaines sont d’ile de France, mais d’autres de la région Centre, de la Creuse, voire venue de Belgique. « Pour réaliser ces 40 images différentes, il m’a fallu plusieurs mois, entre la conception, la recherche des lieux et des modèles, et les poses, bien entendu. C’est passionnant, mais prenant ». Au point qu’à l’issue de cette réalisation, il s’est mis à la peinture, pour se reposer un peu, sans perdre sa force créatrice.
Varier les morphologies
« J’ai essayé de présenter un maximum de types de personnes, varier les morphologies, les âges par exemple, pour que personne ne soit oublié. J’aime aussi que mes photos parlent, racontent quelque chose, et quoi de mieux que démontrer toutes les recherches perpétuelles de perfection que la société nous impose et que, du coup, on s’impose à soi-même ? ».
Réalisées en extérieur, en forêt de Rambouillet et en bord de mer, sur l’Ile d’Yeu, ou en intérieur, dans un squatt artistique parisien, ces images ont une vraie force, une réelle signification, à la mesure de la démarche de l’artiste. « Il a fallu au moins cinq séances pour toutes les réaliser. Et pas de problème pour trouver les modèles, recrutées auprès de mes connaissances, ou par les réseaux sociaux. A mesure que la série progressait, au vu des premiers résultats, les volontaires se faisaient plus nombreuses ». Christophe note que ces photos, toute finalisées en noir et blanc, ont souvent plusieurs manières d’être lues. « Ca peut être un message simple, plusieurs messages ou encore un cachant un autre plus complexe. Certaines scènes sont plus « légères » que d’autres ». Il a voulu offrir au public « des photos très simples et « jolies », suivies par d’autres bien plus lourdes, plus froides d’ambiance, car cela représente assez bien mon style, aussi varié et hétéroclite que cette série ».
Une démarche amplement réussie, sans conteste, où « chaque scène est unique dans ses messages, mais unie aux autres dans le but, car « Nul besoin de perfection rébarbative, on a tous une part de perfection en soi, il suffit de la chercher et de l’accepter comme telle», estimant que « Nous sommes tous à la recherche d’une certaine perfection, accessible ou pas ».
Le synopsis de la série
« Inaccessible perfection » est une série de photos « touchant l’intimité de notre moi dans le contraste temporel de l’existentiel perfectible malmené par les réalités ambiantes et les blessures psychiques », explique Christophe Buffetrille. Il veut nous inviter à pénétrer au-delà des corps dénudés apparents, livrés dans leur simplicité originelle vers une mutation naturelle qui mène à la perfection éternelle.
« Impossible de rester insensible devant ces images contrastées de douceurs et de brutalité qui posent la question de la quête de la perfection accessible ici et maintenant ou au delà du corps même qui enveloppe l’intime secret d’une perfection immortelle ».
Alors, pour respecter sa volonté d’artiste, « laissons aller notre imaginaire sensible au gré des différentes strates de ces photos qui nous invitent à la rêverie sur la résonance symbolique du Noir et Blanc ».
Quelques modèles volontaires : https://cerizvodka.book.fr/ ; http://lettattoo.bookfoto.com ; https://myelinea.book.fr .
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