Oser le nu, avec un regard féminin

Le nu artistique n’est pas l’apanage des hommes. Dans un ouvrage à paraître chez Flammarion le 26 février 2025, Camille Morineau, historienne de l’art, conservatrice du patrimoine et fondatrice de l’association Aware, le démontre avec force documents.

Historienne et historienne de l’art, Camille Morineau après des études aux États-Unis au contact des pionnières des études de genre, et après avoir été la commissaire de l’exposition présenté de 2009 à 2011, « elles@centrepompidou » a quitté le Musée national d’art moderne pour fonder et diriger en 2014 l’association Aware, qui gère un centre de documentation sur les artistes femmes de toutes périodes. Elle est aussi depuis novembre 2020 Présidente du Conseil d’administration de l’École du Louvre. Une belle documentation pour un bel ouvrage à paraître le 26 février chez Flammarion, intitulé tout simplement Oser le nu. Le nu représenté par les artistes femmes.

Le sujet de l’ouvrage – « Le « female gaze » en histoire de l’art existe-t-il et en particulier sur le nu ? Il semble établi qu’il n’ait pas existé : les femmes n’ont pas eu accès aux cours de nu… n’ont pas osé… n’ont rien à dire… Ou n’est-ce pas le contraire ? N’est-ce pas nous, collectivement, qui n’avons pas su et ne savons toujours pas regarder le nu vu par les femmes ?
Du XVI? au XX? siècle, l’ouvrage retrace l’histoire de l’art et replace les nus de ces artistes femmes dans leur temps.
Hildegarde von Bingen, Artemisia Gentileschi, Imogen Cunningham, Paula Modersohn-Becker, Suzanne Valadon, Amrita Sher-Gil, Tarsila do Amaral, Faith Ringgold, Martha Rosler, Cindy Sherman, Louise Bourgeois, Alice Neel sont quelques-unes des nombreuses artistes à avoir représenté le corps nu, chacune à leur époque, grâce à leur talent mais aussi leurs connaissances anatomiques bien réelles.
Le nu vu par les artistes femmes pose également la question de l’appropriation d’un corps si souvent pensé uniquement comme étant représenté par les hommes, selon des traditions européennes et hétéronormées.
Et si les femmes portaient tout simplement un autre regard sur la nudité ? »