Lancé officiellement le 8 mars, le « Projet Art’Corps » propose d’utiliser le corps, et la nudité, pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes. « Ce n’est pas parce que je pose nue que je suis une allumeuse« , dit l’affiche montrant Leila, l’une des initiatrices de cette opération créée à Saint-Etienne, et soutenue par de nombreuses associations et institutions.
La projet a été officiellement lancé le 8 mars, dans les médias stéphanois. Et, depuis, chaque jour, à 17h30, apparait une nouvelle image sur la page Facebook dédiée. lundi 8 mars, sur une chaine de télé stéphanoise, La principale initiatrice du projet, Leila, 20 ans, a raconté son histoire, reprenant ce qu’elle a écrit sur le site internet du projet.
« Je suis une victime de viol parmi tant d’autres. Suite à mon agression et après mûre réflexion, j’ai décidé de porter plainte contre mon agresseur. Étant modèle de nu, j’ai conscience que cela jouera en ma défaveur lors du procès car cette pratique artistique génère encore des amalgames entre nudité et sexualité. Pour certains.es, je suis une “allumeuse” en partageant mon travail de modèle sur internet. C’est de là qu’est née l’idée de la photographie accompagnée du slogan. Après cela, j’ai réalisé que l’on était nombreux.ses à vouloir s’exprimer autour de ce sujet qui en amènent beaucoup d’autres, nombreux.ses à vouloir faire passer des messages pour mettre fin aux préjugés et moeurs qui entretiennent la culture du viol, pour améliorer l’éducation sexuelle des enfants, pour que cesse toutes ces violences. C’est ainsi que ce projet est né« .
Sur Télévision Loire 7, invitée de l’émission »7 A Vous » à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, Leïla Latona a précisé les objectifs de ce projet Art’Corps « C’est de lutter contre les violences sexuelles et sexistes en direction des femmes, des homosexuels et des transgenres« . Pourquoi cette initiative ? Après son agression, au moment de son dépôt de plainte, « On s’est beaucoup plus renseigné sur moi que sur mon agresseur« , a-t-elle confié. C’est donc à partir de la question « Qu’est-ce que je veux que les gens voient sur les réseaux sociaux en me cherchant ? » qu’elle a choisi de poster une photo d’elle nue annotée « Ce n’est pas parce que je pose nue que je suis une allumeuse« . Le projet s’appuie donc sur l’art-thérapie pour aider les victimes à passer outre ce qui a pu leur arriver (agression, maladie, changement de sexe…)
Le projet a commencé ce 8 mars par des photos postées sur les réseaux sociaux, identifiées @projetartcorps, et des expos sont prévues à travers la ville de Saint-Etienne. Les photos sont pour certaines du modèle nu ou classique de personnes ayant subies ou non des violences. A chaque photographie s’accompagnera un slogan variant en fonction des expériences respectives de chacun.e. « Dans ce projet, nous souhaitons entendre par le terme sexisme sa définition dans le sens le plus large. De cette discrimination envers les femmes en découlent bien d’autres : celles envers les personnes LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer, intersexes, agenres, non-binaires,asexuelles, pansexuelles etc), envers les personnes racisées, les hommes (avec notamment l’injonction à la masculinité et virilité toxique) et bien d’autres« .
Le 8 mars, les trois initiatrices étaient fières de présenter les trois premières photographies du projet. « Elles font d’autant plus sens pour nous, en cette journée internationale des droits des femmes. On vous partage ça l’excitation aux tripes et le balbutiement aux lèvres« . On peut les retrouver pour un témoignage chaque jour à 17h30 sur Facebook, Instagram et leur site Web. Les partenaires qui les soutiennent sont : Le CIDO, l’A.E CIDO, Radio Campus Clermont, La FASEE, TL7, Le Planning Familial et l’Université Jean Monnet.
POUR NE RIEN MANQUER, ABONNEZ-VOUS
A NOTRE NEWSLETTER HEBDOMADAIRE