2015/2025 : hommage à Charlie et expression naturiste

En janvier 2015, des naturistes rendaient hommage à Charlie à La Rochelle et dans le Var. Un combat qui prend encore sens en 2025 face à la censure des réseaux sociaux et à l’obscurantisme. Un engagement évident pour Naturisme Magazine

Par Jean-Luc Bouland

« Malheureusement, l’attentat du 7 janvier est venu crever notre bulle de zénitude. Nous avons observé une minute de silence, et à l’initiative d’un curiste, nous avons voulu apporter à notre façon, un soutien à Charlie, en posant pour cette photo », expliquait Jean-Pierre, l’un des participants à la semaine de thalasso de La Rochelle. Dix ans après, l’attentat de Charlie est toujours dans les mémoires, la semaine de thalasso existe toujours, programmée à partir de ce 11 janvier, et Jean-Pierre devrait encore y participer.

Dans le même temps, en 2015, la solidarité des naturistes se manifestait sur les plages d’Euronat et Port-Leucate, et aussi dans le Var, comme le relevait le quotidien Var matin, leur accordant une demi-page. Initialement mobilisés sur la plage de St-Aygulf le 12 janvier pour leur premier bain de l’année, à l’appel des Randonneurs de Provence et de la FFN, ceux-ci n’avaient pas hésité à poser derrière une banderole affichant « Nous sommes Charlie ». Comme le soulignait Roger Banchereau, aujourd’hui décédé, « les naturistes régionaux eux-mêmes exemplaires dans les valeurs de tolérance et de respect n’ont pas manqué de célébrer à leur manière en toute nudité le souvenir du sacrifice de nos héros de Charlie, au nom de la liberté d’expression si précieuse en mêlant leurs banderoles à celles confectionnées pour l’occasion en hommage à l’hebdomadaire satirique ».

Qu’en est-il de cet appel à la tolérance et à la défense de la liberté d’expression dix ans après ? Alors que les réseaux sociaux ont récemment durci leurs règles en matière de publication de la nudité, mobilisant contre eux les naturistes des six continents, il semble évident que ce combat ne peut s’arrêter et doit même être amplifié. Comme il était déjà indiqué dans l’éditorial de cette même édition (NatMag N°34 – février-mars 2015), titré Contre tout intégrisme. « Défendre le droit à la libre expression, ce n’est pas interdire le droit d’être critiqué, voire contesté. C’est, au contraire, accepter les idées différentes, voire opposées, pour permettre le débat. En oubliant jamais que, même au plus fort de tout engagement, il faut toujours savoir résister à la tentation de l’intégrisme, de l’intolérance, de l’irrespect de l’autre, et garder son humour face aux propos dérangeants…».