Près de 500 personnes vivent hors-saison à Euronat (Grayan et L’Hôpital – Gironde). Quelle est la vie dans le plus vaste centre naturiste d’Europe, en période de confinement ? Avec une ouverture reportée ? Pascal Fiévet témoigne, dans les limites des autorisations.
Euronat, situé près de Montalivet, n’est pas exempt du confinement général, et s’est même doté d’un règlement sévère. Si ce paradis naturiste doit faire barrière à l’épidémie, Jean-Michel Lorefice se donne tous les moyens pour rouvrir sans danger le plus grand centre naturiste international d’Europe au moment propice. Présent sur les lieux, le P.D.G. joue bien son rôle de protecteur du domaine. Même pour l’avoir vu très près de mon habitation, en voiture, il sillonnait lentement la route, on peut alors s’imaginer qu’il surveille parfois son territoire, présent sur le terrain.
Où sont les humains ?
La plupart du personnel confiné assure en télétravail et quelques ouvriers obligés d’assurer le minimum sont dans leur camion, habillés en cosmonautes, comme si nous étions en guerre chimique. Je les ai aperçus à l’horizon. A moins que ce soit un véhicule médical ?
La gendarmerie passe à l’improviste, habilitée à dresser des amendes si la nouvelle autorisation n’est pas bien remplie, pour aller généralement à l’épicerie Vival où tout est prévu pour la sécurité de tous. Paraît-il que la deuxième épicerie, Proxi, est ouverte également. Amandine et Juan sont aux services aussi de tous les gens confinés, et proposent même une livraison à partir de 30€. La solidarité est bien présente à Euronat.
Très rapidement, sans traîner, j’ai pu faire rapidement quelques photos dont une où ma voiture paraît bien égarée. Apaisant, mais stressant, calme absolu où quelques bruits subtils d’animaux semblent apporter un semblant de vie où tout est arrêté. Plus du tout d’humains à l’horizon, si ce n’est une voiture de sécurité, ou un véhicule autorisé, passager se rendant sans doute au centre commercial.
Un confinement bien compris
Tous ont bien compris la nécessité d’un tel confinement chez soi avec une légère promenade autour de son habitation à deux mètres de son voisin ou pour briser la solitude individuelle, un signe de main, une légère discussion à distance.
Anne-Marie, ma voisine qui, à première vue, est remplie d’énergie, apparait toute autre dans le zoom de mon appareil photo. C’est autre chose, comme beaucoup, angoissée de ce cauchemar réaliste. Elle pense à ses proches, à sa mère âgée, tout comme son mari Pierre en télétravail qui vient d’apprendre que des élèves, des jeunes de vingt ans, sont touchés par le virus, mais à priori, en voie de guérison.
Élie, l’autre voisin, un entrepreneur habitué à travailler dehors plus qu’au bureau, refait le toit de son abri de jardin. Mais, courageux, il n’hésite pas, comme beaucoup de personnes au service des autres, à repartir dans les hôpitaux, entretenir et réparer des ventilations, laissant sa femme seule à Euronat.
La nature reprend vie
Nous sommes en guerre contre un virus, a déclaré notre président, et même notre mode de vie, entre autres, vivre nu, reste dangereux à l’air libre naturel.
Solidarité, discipline et responsabilité de chacun est le seul remède évident pour faire mourir ce poison sur la terre qui, paradoxalement, reprend une vitalité du côté écologie. La vie des animaux reprend son droit dans une nature beaucoup moins polluée par l’homme. A méditer par la suite pour sauver notre planète.
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