Organisateur en juillet 2022 d’un festival en Anjou et d’un tour de France cycliste nu, le Mouvement naturiste s’emploie à appuyer sa démarche par une pétition en ligne pour mobiliser ses partisans. Une revendication à favoriser la nudité intégrale en public, aujourd’hui contestée par la justice.
Par Jean-Luc Bouland
Créé pendant l’été 2021, après un premier Festival à Baugé, soutenu par l’APNEL, qui a quitté la FFN fin 2021, le Mouvement naturiste a pour ambition principale de défendre le droit à vivre nu, pleinement, et sans conditions, dans un environnement préservé. Ainsi, précise son président, Jean-François Feunten, » il a notamment organisé en septembre 2021 plusieurs WNBR pour la planète, le climat et la biodiversité, dont 3 ont été interdites, en raison de la nudité des participants« . Programmées à Bordeaux, Le Mans et Mulhouse, celles-ci avaient effectivement été interdites par les préfectures, ce qui n’avaient pas empêché les organisateurs, pour les deux premières, d’être présents nus au point de départ prévu pour s’exprimer sur cette interdiction devant les médias. La 3e avait purement et simplement été annulée par les organisateurs.
Récidiveront-ils en 2022 ? Oui, mais sous une forme totalement nouvelle, plus longue dans le temps, plus ambitieuse, voire utopique pour leurs détracteurs. « Du 14 juillet au 3 août 2022, le Mouvement naturiste organisera le WNBR FRANCE 2022 – une grande boucle en 15 étapes. » Mais, pour garantir cette action, explique Jean-François Feunteun, « il faut qu’un maximum de personnes signent la pétition mise en ligne sur Hello asso, pour que la liberté d’expression soit respectée« . Et, pour défendre cette « culture du corps libre« , il s’appuie sur le nouveau code pénal mis en oeuvre le 1er mars 1994, dans lequel, dit-il, « la simple nudité a été dépénalisée comme dans de nombreux pays démocratiques (Espagne, Angleterre, Allemagne, Pays Scandinaves, etc.)« .
Mais, aujourd’hui, estime-t-il, cette libération du corps humain est victime de nouvelles forces opposées à cette évolution progressiste des moeurs « qui agissent pour nous reprendre cet acquis, une des nombreuses retombées de Mai 68« , citant des évènements publics récents (allaitement, seins nus, etc) : « sous cette pression de quelques intégristes moralistes de tous poils, même la puissance publique oublie les beaux principes constitutionnels gravés sur nos édifices publics, et se met à prendre ici des arrêtés anti torses nus, et là des mesures d’interdiction du naturisme (une philosophie humaniste pourtant, respectueuse de chacun et de l’environnement…)« . Ainsi, la Cour de cassation aurait participer « de cette ambiance particulièrement délétère« , en décidant le 26 février 2020 que « l’exhibition de la poitrine d’une femme relève bien du délit d’exhibition sexuelle« … Ce qui constitue pour lui « une sacrée réécriture scientifique du corps humain« .
Le cas le plus contestable est pour lui la décision prise le 24 novembre dernier de rejeter le pourvoi de Peter Misch, « un simple naturiste condamné pour exhibition sexuelle, alors qu’il ne faisait que passer paisiblement une belle journée de juillet sur les rives du Gardon, avec sa compagne et ses deux enfants« . Ainsi, conteste-t-il, « la Cour de cassation considère à présent que la simple nudité est constitutive du délit d’exhibition sexuelle… Et ce faisant, elle « interprète » la loi exactement dans le sens opposé de ce qu’avait voté le Parlement…«
Cet appel à signer la pétition, largement relayée sir les réseaux sociaux, et aussi conjoint à un appel à dons pour soutenir la toute nouvelle association, et ses actions. Qui, dans les mois à venir se feront en toute indépendance par rapport à la Fédération française de naturisme qui ne les suit pas, préparant ses propres cyclonues, prévues en septembre à Rennes et Avignon.
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