À l’initiative d’un studio de l’Oise, des photographes posent nus et diffusent le cliché sur les réseaux sociaux. Privés de revenus à cause du confinement, ils interpellent ainsi le gouvernement, et rallient à leur cause d’autres artisans et commerçants dans toute la France ! Nat’Hebdo fait le point chaque jour.
Dans l’Oise, le 2 novembre 2020, Arnaud, co-responsable du Studio Arnography, à lancé la mobilisation et le slogan en publiant une photo de lui nu, derrière une pancarte affichant le message : « Quitte à être mis à poil par le gouvernement, je préfère le faire moi-même ! #Artisans, première entreprise de France« . Le message a trouvé un écho dans toutes les régions de France, la mobilisation s’intensifie, via Instagram et Twitter, et la presse locale s’en fait écho.
Arnaud note ainsi l’article de la Nouvelle République, et souligne qu’il fait des émules : « plus de 300 partages et des dizaines de photographes qui ont emboîté le pas…Nous vous préparons d’autres surprises restez connectés« .
Dans les Yvelines, c’est Béatrice Landré, que d’aucuns ont pu rencontrer en 2018 lors de la FAVNU parisienne d’Imaginat, qui a suivi le mouvement deux jours après. En offrant une image d’elle très travaillée et largement partagée.
En Centre Val de Loire, près d’Onzain (41), une jeune photographe de Veuzain-sur-Loire, Coralie Mader, s’est prêtée au « jeu ». « Nous voulons exprimer notre colère par l’humour. Privés de toute possibilité de travailler depuis l’instauration du confinement, le 30 octobre 2020, et donc de revenus, nous voulons répondre au gouvernement. Il a décidé, à cause de la situation sanitaire actuelle que tous les commerces non essentiels, devront rester fermés jusqu’à nouvel ordre. Nous sommes donc obligés de fermer nos boutiques, nos restaurant, nos salons de coiffure ainsi que salons d’esthétique, etc. Nous nous retrouvons privés de travailler ! Et donc privés de revenus. Ce cliché a pour but de sensibiliser les citoyens, d’interpeller afin que le message soit passé. Je sais que ce type de photos va susciter de l’intérêt que cela soit positif ou négatif… Je ne veux bien évidemment choquer personne. J’ai simplement voulu partager avec vous un peu d’humour et en même temps de désarroi « .
En Bretagne, à Landivisiau, la photographe Emmanuelle Ossieux voit plus large. au delà des seuls photographes, elle proposent à tous les artisans de la commune de se joindre au mouvement. « Au départ, ce défi était prévu entre photographes professionnels. J’ai décidé de l’élargir et de la proposer au Pays de Landivisiau, aux contrées alentour, voir plus loin. Je suis donc à la recherche d’artisans (tous métiers confondus) pour un défi digne de ce nom. Dans cette période, nous artisans, sommes mis à mal par les mesures prises par l’État. Alors on le fait savoir et on balance avec des photos !« .
Pourquoi est-ce possible ? « Après m’être renseignée, j’ai été informée que de professionnel à professionnel j’avais le droit de travailler. D’où ma proposition de poser nu derrière un panneau portant le slogan « Quitte à être mis à POIL par la covid, je préfère le faire MOI-MÊME #artisans # première entreprise de France ». Une proposition toutefois respectueuse des conditions sanitaires, de la pudeur de chacun, et des risques de censure des réseaux sociaux, destinés à transmettre le message. « Sur rendez-vous, la pose prend 15 minutes et je prévois 45 minutes pour aérer le lieu et le désinfecter. Dans le sas d’entrée, les participants laisseront leurs chaussures et leurs vêtements. Masques et respect des gestes barrière seront contrôlés. Pour ceux qui ne pourraient pas se déplacer, je propose de réaliser eux-mêmes leur affichette avec le slogan, de faire leur photo et de me l’envoyer, je me chargerai de l’améliorer« . Jeudi 5 novembre, elle avait déjà 20 rendez-vous de pris. Les premières séances démarrent le 9 novembre, et les journées de lundi et mardi sont déjà complètes.
Dans le Doubs, à Baumes les Dames, les commerçants ont aussi suivi le mouvement, à l’invitation de Sophie Petitjean, elle aussi photographe, qui a eu connaissance de l’action menée par son confrère. « Certains se sont à nouveau réunis pour émettre des idées. L’ambiance était morose, c’était triste. Il fallait trouver quelque chose de positif, pour remonter le moral à chacun(e). J’avais connaissance qu’un photographe avait posé nu pour évoquer sa situation. J’ai trouvé l’idée excellente pour montrer nos problèmes et sensibiliser les clients et les pouvoirs publics. J’ai donc proposé l’idée », explique-t-elle. Elle a bien entendu montré l’exemple aux autres en posant elle-même nue derrière le panneau au slogan percutant, « Consommer local, c’est vital ». Le 6 novembre, 17 commerçants avaient participé à l’opération.
A Soullans, en Vendée, toujours à l’initiative d’une photographe, Jessica Bazureau, ce sont près d’une quinzaine de commerçants qui s’y sont mis, toujours avec le même slogan, entre patron de restaurant et salon de coiffure, fleuriste et esthéticienne, etc. « Motivée par le mouvement national des artisans et commerçants de France, inspirée par Studio Arnography… Je me joins aux commerçants et artisans Soullandais pour un bel élan de solidarité. « Quitte à être mise à poil par le covid… Je préfère le faire moi même« , dit-elle, « Si vous souhaitez rejoindre le mouvement on attend vos photos sur les réseaux, n’hésitez pas. Plus on est de fou plus, on rit. Ne tombons pas dans l’oubli pendant le confinement, nous petits commerçants et artisans Soullandais« .
En Lorraine, photographe à Niderviller (57), Katia Roth, ose même la photo en plein air !
En Rhône-Alpes, à Artemare (01) , la photographe Adélaïde assume : « Je me suis lancée ! Je rejoins mes collègues photographes et artisans jugés « NON ESSENTIELS ». Nous sommes nombreux à suivre ce mouvement, lancé par Studio Arnography. Et il fait déjà parler de lui, de nombreux partages sur les réseaux sociaux, des articles de presse… On se bat pour nos entreprises« . Et donne l’adresse de la page Facebook où, avec le hashtag artisanapoil on trouve déjà 80 photos présentant 80 artisans de toutes la France qui se sont mis à nu !
Dans les Hauts de France, à Lille (59), Mélody Leroy, la veille de ses 31 ans, explique : « Hier, quand ma maman m’a dit : alors ma chérie, tu vas faire une photo à poil pour soutenir l’artisanat, je lui ai répondu que non jamais. Et puis, j’ai vu se multiplier les photos de mes collègues photographes et je me suis dis, en fait, pourquoi pas ?«
En région PACA, à St-Tropez, Yannick Faure explique « Je rejoins le mouvement de mes collègues photographes et participe au MOUVEMENT SOLIDAIRE De la communauté des commerçants/artisans/ Photographes. Inspiré par Studio Arnography #photographeapoil#artisanapoil#artisan – Rejoignez le mouvement. » Seul on va vite, ensemble on va plus loin« .
En Lorraine, à Nancy, fière d’avoir rejoint les copains, Angélique Foltrauer explique : « Je rejoins le mouvement des Photographes / Artisans et commerçants de France ! Motivée par plusieurs consoeurs et confrères photographes. Merci à tous mes collègues qui ont déjà joué le jeu, le COVID-19 ne tuera pas nos entreprises et le gouvernement non plus !
Il s’agit d’une campagne osée mais forte et pleine de sens que je vous fais circuler là !
Nous devons nous faire entendre nous « Les commerces et entreprises non indispensables ». Je vous invite bien évidemment a rejoindre le mouvement pour que cela puisse faire un max de bruit !!!! Je suis artisan mais je ne suis pas seule ! Tous ensemble nous y arriverons !«
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