Le 21 octobre 2019, le réseau social Instagram organisait une table ronde avec une vingtaine de personnes issues du milieu artistique pour discuter de nudité.
« Happenings, pétitions, protestations… La censure est un sujet récurrent sur Instagram, où nombre d’utilisateur·rice·s voient leurs contenus supprimés sans l’ombre d’une explication. Les attributs sexuels, notamment, sont systématiquement réprimés par le réseau social, qui se montre sévère en matière de nudité », explique le site français Konbini qui informe de cette rencontre en ce mois de novembre.
« Face aux protestations, Instagram a souhaité réagir en invitant une vingtaine de personnes issues du domaine artistique pour discuter de cette problématique. Car de fait, la censure est d’autant plus un souci pour les artistes, dont le compte Instagram est un devenu un outil quasiment incontournable afin de gagner en visibilité et de fédérer une communauté ». Tenue au siège d’instagram, à Manhattan, elle comptait notamment parmi les participants des représentant·e·s de la Coalition Nationale contre la Censure.
Les débats on notamment porté sur la censure permanente des tétons féminins, et non masculins, « excepté en situation d’allaitement ou sur des peintures et des sculptures ». Pour Micol Hébron, artiste participant à cette réunion, « Facebook et Instagram ne définissent pas seulement notre genre selon des images de notre corps, ce qui est vraiment troublant, ils font également des déclarations sur ce qu’est ou n’est pas de l’art, et ce qu’est ou n’est pas de l’art acceptable. Cela fait écho aux guerres culturelles des années 1980 et 1990 ».
Pour Maylin Minter, autre participante, « Instagram et Facebook n’ont eu aucune difficulté à reconnaître leurs erreurs. Je sentais que c’était un échange d’idées de gens […] qui essayaient de faire ce qui était juste. C’étaient des conversations difficiles de personnes bien intentionnées qui essayaient de trouver des solutions. Certain·e·s artistes avaient des griefs mais il n’y avait pas d’hostilité. Si nous voulons grandir et changer, nous avons besoin de ces conversations ».
Pour mémoire, certain-e-s se souviennent d’assouplissement des règles sur Instagram pour les imaages d’accouchement, suite à la pétition de Katie Vigos, de la pétition de l’association Meufs Meufs Meufs, du happening de Spencer Tunick cet été, ou en 2017, des actions menées pour obliger au rétablissement du compte de Jessa O Brien, Thenudeblogger (voir article).
Illustrations : images réalisées par Jessa O Brien, blogueuse australienne.
POUR NE RIEN MANQUER, ABONNEZ-VOUS
A NOTRE NEWSLETTER HEBDOMADAIRE