Convoquée le 8 avril au tribunal de Toulouse pour avoir tombé le haut dans une piscine municipale, Marine ne veut pas en rester là. Elle appelle à signer une pétition adressée à la ministre pour défendre sa cause, et combattre les discriminations sexuelles.
« On peut encore être convoquée au tribunal en 2022 quand on est une femme et qu’on revendique les mêmes droits qu’un homme« , s’indigne Marine Milland en ce début mars 2022. Pourquoi ? « Le 26 juin 2020, j’ai été verbalisée pour avoir ôté le haut de mon maillot de bain dans une piscine municipale. Après avoir fait opposition à mon procès verbal et refusé de payer une amende de 69 euros, je suis convoquée au tribunal de police de Toulouse le 8 avril 2022« .
Considérant cette injonction comme inacceptable, elle demande l’abandon des poursuites et souhaite surtout « dénoncer le sexisme de l’arrêté municipal (ARVT-14-0444) interdisant aux femmes seulement d’être torse nu à la piscine« , et demande « l’abrogation ou du moins la révision de tous les décrets établis sur une discrimination homme/femme« .
Comme les 120 personnes qui ont déjà signée cette pétition ce dimanche 13 mars, elle estime qu »il est inacceptable « qu’il existe encore des lois en vigueur sanctionnant les femmes qui souhaitent se (dé)vêtir aussi librement que le peuvent les hommes, cette discrimination est par nature anticonstitutionnelle dans une société qui doit nous garantir à toutes et tous une égalité fondamentale« .
Cette pétition doit donc dénoncer « l’hypersexualisation systématique et l’objectivation du corps féminin« . « Les seins ne sont pas des organes sexuels, par conséquent, on ne peut pas être accusées d’exhibition sexuelle« .
Et, conclue le texte de cette pétition adressée à Elisabeth Moreno : « le choix d’établir des arrêtés municipaux interdisant les seins nus pour les femmes ne doit pas être laissé à la volonté des municipalités car nous sommes toutes et tous en droit de jouir des mêmes libertés quelle que soit la commune« .
La pétition peut être signée ICI
Elle a parallèlement publié le 10 mars sur sa page Facebook intitulée « J’ai 2 mots à vous dire » un très long texte contant son expérience et sa position. Extrait.
« Quoi qu’il en soit, tout cela revient à la question fondamentale du statut des seins des femmes : leur hypersexualisation. Les tétons féminins sont encore et toujours, en 2022, considérés comme des parties purement sexuelles, devant être cachées, devant être source de pudeur et de honte, et surtout, contrôlées par la loi ! Mais les seins, rappelons-le ne sont PAS des organes sexuels.
Nous sommes de nombreuses femmes à vouloir nous émanciper des connotations sexuelles et maternelles que l’on colle à notre poitrine, à vouloir nous affranchir de ces assignations réductrices, des normes et codes moraux qu’on applique à nos seins, et à notre corps de manière plus générale. Ce qui est à changer, ce n’est pas notre accoutrement mais le regard sexualisant de la société sur la poitrine féminine, et notons que c’est lui qui est l’origine de ce renforcement de la pudeur des femmes ces dernières années.«
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