Le poil féminin est-il différent du poil masculin ? Au point d’être tabou, sujet à mal-être et à rejet social ? Intitulée La haine du poil, une bd savante et pertinente fait le point, et interpelle tout le monde.
« Les poils des femmes sont encore loin d’être banalisés. Si depuis quelques années, de plus en plus d’ouvrages, d’essais, de films remettent en cause la pratique encore très majoritaire de l’épilation féminine, force est de constater qu’il reste du chemin à parcourir ». Signé Lucie Hennequin, l’article du Huffington Post du 1er septembre est éclairant, s’appuyant sur la publication d’une BD parue fin août aux éditions Cambourakis. intitulée explicitement La honte du poils, riche de 168 pages, et s’appuytant sur de nombreuses autres publication, il explore tous les rapports intimes et sociaux entre les femmes, les hommes, et leurs poils.
Elles sont trois à avoir signé l’ouvrage : Juliette Mancini, une autrice de BD; Sara Piazza, psychologue clinicienne et docteur en psychopathologie et psychanalyse, et Alexia Chandon-Plazza, psychologue clinicienne en pédiatrie et artiste-autrice. Car si pour les naturistes, le terme « être à poil » n’évoque rien de trop péjoratif, il n’en est pas de même dans la vie quotidienne pour les femmes. Avoir des poils, sous les aisselles ou sur le pubis, voire sur les jambes ou sous le nez n’est pas innocent, et souvent source de troubles psychologique, objet de rejet ou de mal-être.
La BD, au trait sommaires mais explicites, explore toutes les situations, les angoisses, au fil des âges et des rencontres, des rapports sociaux ou intimes, et des injonctions sociales de l’épilation. « L’ouvrage a pour objectif de vulgariser un sujet aussi commun que sensible : cette haine que l’on voue aux poils des femmes, en cherchant par tous les moyens à les éradiquer », précise la journaliste. Comme nous avons pu le constater, l’humour est toujours présent, tout autant que la pertinence des situations exposées, recensant nombre des appréhensions exprimées ou pas, en public ou encercles restreints. entre tabous et fantasmes, tout est finement exploré. un livre à conseiller, à faire circuler, en espérant que les mentalités changent. En 2023, une jeune femme nous disait « Quand je vais en centre naturiste, je ne m’épile pas. Mais je le fais quand je vais en jupe à la fac…»
Voilà un beau thème de discussion, en famille, livre en main. Tout le monde pourra se reconnaitre dans cet ouvrage. même les hommes, et les esthéticiennes…
- La haine des poils – J. Mancini / S. plazza / A. Chandon-plazza – Ed. Cambourakis – 22€ – 170 pages.
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