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Naturisme Magazine 88 en PDF

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« La pratique du naturisme ne se limite pas à l’absence de maillot de bain, au plaisir de la nudité intégrale, mais se doit d’être intimement liée au respect de la nature, pour vivre avec elle en toute osmose. Mais le paradoxe est peut-être que l’un de ses attraits les plus marquants est la demande de contact avec l’eau. Une telle demande était largement exprimée dans notre enquête de l’été, et rares sont les naturistes qui pourraient se passer de baignade, que ce soit sur le littoral, dans une rivière, dans un lac ou dans une piscine. Une gageure peut-être quand on sait que les anciens, créateurs de nombreux clubs, eurent d’épiques débats pour savoir s’ils devaient inclure de tels équipements. A l’époque, beau- coup ne juraient que par l’eau naturelle, et ne voulait pas d’un bassin artificiel, souvent bétonné, pour s’y baigner à loisir. Au début des années 90, on connais- sait aussi des naturistes qui, dans leur chalet d’un terrain d’Ile de France, refusaient d’utiliser l’eau chaude, par conviction.

Au fil du temps, les naturistes évoluèrent, multipliant les négociations auprès de municipalités ou d’établissements privés pour obtenir des « créneaux pis- cines ». Voilà près de 30 ans, on en comptait près d’une soixantaine dans toute la France, parfois avec obligation de porter un bonnet de bain, ce qui créa des désagrément dans certaines villes. Puis vint la peur du communautarisme, le vieillissement des pratiquants, la difficulté de trouver des maitres-nageurs, et surtout le besoin de renouvellement des équipements, pour leur donner un aspect plus ludique et moins sportif, avec des grandes baies vitrées ouvertes vers l’extérieur peu propices à la pratique naturiste.

En 2024, la demande de baignade naturiste est toujours aussi forte, mais l’offre urbaine et hivernale beaucoup plus rare. Des structures d’accueil dispa- raissent chaque année, à la suite de travaux de rénovations ou de fermetures, avec peu de chance de rétablissements des créneaux horaires à la réouverture, à quelques exceptions près. Actuellement, il reste moins de 25 structures au niveau national qui offrent cette possibilité. Mais, constatent des responsables d’associations gestionnaires, la fréquentation est souvent de plus en plus faible, et nul ne veut parier sur leur longévité, quand la location est payante. Certaines régions comme l’Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes ou PACA ne comptent qu’une possibilité, et d’autres aucune, comme l’Aquitaine.

Le paradoxe est surtout que l’eau est précieuse, qu’il est fortement conseillé de l’économiser dans l’utilisation courante, tant privée que publique, et qu’il serait souhaitable que l’on ne la gâche pas pour préserver la planète et son avenir. En fait, il faudrait juste que l’on adopte l’esprit des pionniers en se contentant d’un usage dans un milieu naturel, ce qui semble être désormais une douce utopie. »

Jean-Luc Bouland
Responsable de la Rédaction

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