Description
Vivre nu au fil des modes…
Comment définir le naturisme en 2019, sa pratique et ses adeptes. Est-il toujours basé sur des principes immuables au travers des époques, ou suit-il au contraire les effets de mode pour s’adapter aux époques, aux mentalités et aux humains, quitte à renier régulièrement ce qui l’a fait avancer précédemment.
Et pourquoi se poser la question, au fait ?
Pourquoi ne pas prendre les choses comme elles viennent, et les vivre au mieux ?
Vaste débat. En 1926, à l’origine du Mouvement Vivre, créé par Marcel Kienné de Mongeot, les premiers naturistes organisés, au sein d’une « ligue », se nommaient les gymnosophes, « les sages qui vivent nus », comme peuvent en témoigner les adhérents du Gymno Club rhodanien, qui célèbre cette année ses 90 ans d’existence, et comme le feront bientôt ceux du Club gymnique du Nord et du Club gymnique de France.
Vingt ans après, sous l’impulsion d’Albert Lecoq, on oubliait la terminologie gymnique, car trop souvent confondue avec les clubs de gymnastiques (!), pour voir émerger les Clubs du Soleil, puis, tout simplement, des Associations naturistes, par volonté fédérale d’affirmer ce qu’ils sont, sans ambiguïté.
90 ans après, les trois terminologies, avec leurs variantes, cohabitent sans soucis au sein de la Fédération française de Naturisme qui, en mai dernier, a agréée une toute nouvelle association, au nom choisi par ses adhérents les plus jeunes, les Kunus.
Le conceptuel a fait place au visuel, l’utopie au pragmatisme, diront certains. Pour coller à l’image d’une époque dominée par la pensée binaire, où chaque mot ne doit avoir qu’un sens, pour être compris sans ambiguïté, et par le plus grand nombre. Et, au-delà de ces mots utilisés, alors que d’autres bannissent le vieux débat nudistes/naturistes, c’est pourtant toute une démarche sociétale qui évolue, qui bouscule des habitudes communautaires pour leur donner une autre visibilité.
La fédération française de naturisme célèbrera en 2020 son 70e anniversaire en soumettant au vote de ses adhérents des modifications de statuts et de règlement intérieur propres à mieux défendre le Vivre nu, en officialisant la pratique naturiste individuelle. Doit-on pour autant parler de révolution, ou d’un simple renouveau ?
Dans cette édition de l’été 2019, Naturisme Magazine s’est plongé dans ses archives, a récoltés quelques témoignages, et se propose d’ouvrir un grand débat sur le naturisme d’aujourd’hui, pour mieux préparer le futur. En gardant toujours à l’esprit que si l’ignorance du passé permet souvent d’avancer, sa connaissance préalable est toutefois très utile pour atteindre plus rapidement son but…
Jean-Luc Bouland
Responsable de la Rédaction