Valorisé par les médias par l’exposition au MUCEM, le naturisme est vu comme « dangereux pour la communauté » par Facebook et Instagram. La page FB de la FFN a été supprimée et sa page secours restreinte par une IA qui menace aussi Naturisme magazine.
Par Jean-Luc Bouland
« Donc, en gros, dès que l’on partage ici un article d’un journal en ligne traitant du naturisme, l’IA de FB le classe automatiquement « A risque » et dégrade la visibilité de la page… Donc, c’est la mort programmée de la visibilité du naturisme sur Facebook à terme …. », s’indigne Eric Stéfanut, le « community manager » de la FFN, après les récentes pénalisation faite à la FFN ces derniers jours. « Même le simple fait de partager un article sur le naturisme est considéré par l’IA de FB comme contenu érotique ! On comprend mieux pourquoi notre page principale a sauté !!!! Hallucinant et on ne peut rien y faire ! ».
Après avoir perdu le compte Youtube voilà quelques semaines, la FFN s’est vu fermer sans explications ni avertissements sa page principale sur FB le 15 août, perdant ainsi ses 22 000 abonnés. Utilisant sa page « secours » pour continuer à gérer le groupe, elle a vu celle-ci être restreinte après le partage d’un article du quotidien le Progrès sur les vertus du naturisme. Désormais, ce ne sont plus seulement les illustrations qui posent problème sur ce réseau social, mais aussi la simple évocation du mot naturisme. Eric Stéfanut compte bien écrire à la direction France de FB, mais sans trop croire au succès.
Une communication à réinventer
C’est peu de dire que cette censure des réseaux sociaux tombe mal, et certains ne croient plus au hasard. La médiatisation importante sur le naturisme provoquée par l’exposition Paradis Naturistes au MUCEM y est peut-être pour quelque chose. Ainsi, outre les dizaines d’articles générés depuis le début juillet dans nombre de médias nationaux et régionaux, qui ont tout autant traité de l’exposition que mit le focus sur des lieux plus ou moins connus en régions, c’est aussi la tenue des visites naturistes mensuelles de cette exposition qui les attire, et génère des « sujets » inédits en cette période estivale. Ainsi, ce 20 août, alors que 150 personnes étaient inscrites, on comptait un représentant de l’AFP…et même une correspondante en France de l’hebdomadaire américain the New Yorker qui a fait la visite et les interviews dans la même tenue que tout le monde ! La prochaine, prévue le 3 septembre, profite là d’une belle promotion.
Ce véritable succès, que même le président du MUCEM ne réalisait pas encore le jour de l’inauguration, serait-il la cause de cette nouvelle censure implicite ? Pour certains, outre les indignations de principe, la raison serait beaucoup plus simple, tout au moins concernant les illustrations. « L’IA de FB, comme d’Instagram, ne peut pas savoir si les personnes nues publiées sont volontaires, ou si ce sont des photos volées. Donc, pour éviter d’éventuels milliers de procès, elle bloque tout à la source ». L’argumentation a une valeur incontestable, mais ne peut satisfaire les militants sincères qui veulent défendre leurs valeurs.
Ces attaques contre la FFN ne sont pas uniquement dirigées contre elle. Comme les clubs ou les centres de vacances présents sur ces réseaux, Naturisme Magazine se doit aussi de réfléchir à ses publications, tant dans les titres que dans l’iconographie, ayant déjà été menacé de suppression pure et simple, comme la FFN, pour quelques paires de fesses considérées comme « juvéniles » ou de photos de groupe aux interprétations erronées.
Désormais, il faudra différencier les posts publiés sur les réseaux de ceux mis sur le site où, là, aucune censure n’est encore intervenue. La FFN attend avec impatience son nouveau site web pour faire de même, « être chez elle« , et inclure un vrai forum où la parole et les images seront libres. Naturisme Magazine, pour sa part, va continuer dans cette voie, encore plus intensément.
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