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Piscines : le topless fait des vagues

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Autorisée à Göttingen depuis le 1er mai, la pratique du « topless »en piscine pour les femmes pourrait l’être à Grenoble fin mai. Le débat est loin d’être clos, et fait aussi des vagues en Suisse.

Par Jean-Luc Bouland

En mai, fait ce qu’il te plait, dit le proverbe. Voilà qui incite notamment à profiter des beaux jours et à se découvrir de beaucoup plus que d’un fil pour se baigner dans les piscines municipales. Mais ces dames, à l’instar des hommes, peuvent-elles le faire « topless », c’est à dire uniquement vêtues d’un bas de maillot de bain (faute de se passer de tout) ? Le débat est relancé depuis le 1er mai, après l’autorisation (limitée) annoncée par la municipalité de Göttingen, en Allemagne.

En France, cela a fait réagir en premier Eric Piolle, l’élu Vert de Grenoble, qui doit soumettre à son conseil municipal le 16 mai prochain un projet autorisant dans les piscines de sa ville toutes les tenues non interdites par la loi, que ce soient les caleçons de bain, les seins nus pour les dames, ou…le burkini. « C’est un progrès social dans l’accessibilité du service public. Chacun peut venir à la piscine habillé comme il le souhaite, dans la mesure où il respecte l’hygiène et la sécurité (..) Nous sommes profondément universalistes, et donc nous voulons cette égalité devant le service public plutôt qu’un texte qui réglemente notamment la tenue des femmes, comme souvent dans l’histoire« . Et c’est là que cela dérange. Laurent Wauquiez, le président de la région Rhône-Alpes, menace de lui retirer des subventions, et le Conseil de la laïcité s’en mêle en contestant cette volonté affichée. pour son opposition socialiste, « c’est un mauvais message envoyé à ces millions de femmes qui se battent pour pouvoir s’habiller comme elles le veulent, pour ne pas être soumises au patriarcat imposé par certaines religions« .

Le « topless » est autorisée dans les piscines de Göttingen depuis le 1er mai et jusqu’à fin août, mais seulement le week-end.

En Suisse, c’est une élue alémanique du conseil national, Tamara Funiciello, qui a réagit à la décision allemande, en demandant une clarification de la loi helvétique sur le sujet, quitte à se faire moquer d’elle par la presse, NewsDay la désignant comme « l’experte fédérale des seins et des gros bonnet« . Cette représente du PS bernois « verrait d’un bon oeil une autorisation généralisée de la pratique topless dans les piscines suisses« , note le site 20mn, notant que « en Suisse, se baigner seins nus, que ce soit à l’intérieur ou en plein air, est soumis à des règlements et des usages qui varient grosso modo de piscine en piscine, car ce sont les communes et les établissements qui sont compétents en la matière. Car rien n’apparait dans le code pénal à ce sujet. Ainsi, précise-t-il « dans le canton de Genève, l’autorisation de la pratique a été généralisée pour les baignades dans le Léman et dans le Rhône, mais pas dans les piscines« .

Pour Tamara Funiciello, il faudrait donc une loi fédérale à ce sujet. « Les femmes devraient pouvoir se promener, se baigner et s’habiller comme elles le souhaitent. Il est problématique que la poitrine féminine soit jusqu’à présent sexualisée à ce point« , estime-t-elle, à l’instar de nombre de femmes dans d’autres pays d’Europe, telle la française Marine Millan, récemment condamnée pour cela à Toulouse. Les responsables des piscines suisses, pour leur part, estime que les lois actuelles sont suffisantes, d’autant que la pratique du topless a beaucoup regressé depuis les années 1980-1990.

Au nom de la défense des libertés de la femme, deux thèses s’opposent donc. Et tout cela pour un problème de visibilité du corps…

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