Dimanche 19 juin 2022, des féministes canadiennes organisent une manifestation à Montréal pour « libérer les seins », soutenu par une ministre. Une action proche des revendications du mouvement suisse « Révoltétons nous ».
Par Jean-Luc Bouland
Les femmes peuvent-elles déambuler en ville torse nu, au même titre que les hommes ? Montrer leurs tétons sans craindre les représailles de la police, et de la justice. Cette revendication au nom de l’égalité homme-femme dans l’espace public n’est pas nouvelle, et fait régulièrement les titres des journaux, surtout quand arrive l’été, et la volonté de se passer de vêtements superflus. En ce mois de juin 2022, c’est à la fois au Canada et en Suisse que la question est posée. Même si, pour beaucoup, elle n’a pas nécessairement lieu d’être.
A Lausanne, la police est intervenue dans les tribunes du stade de la Tulière lundi 6 juin 2022 pour demander à des supportrices torse nu de remettre leur maillot, alors qu’elle encourageaient joyeusement l’équipe féminine de Zurich. « Alors que d’ordinaire, cela ne pose aucun problème« , relève la presse. D’autant que tout récemment les militantes du mouvement Révoltétons-nous ont obtenu gain de cause devant la justice, l’absence de connotation sexuelle étant ici évidente. Car, comme l’indiquait le responsable de la sécurité du stade : »Voir des femmes à moitié nues dans les gradins, c’est nouveau mais le Tribunal a déterminé qu’elles ont le droit de le faire.» Mais, soutient une des deux mises en cause, « nos collègues masculins peuvent retirer leur t-shirt sans problème. On nous a dit qu’on dérangeait parce qu’il y avait des enfants. C’est un scandale ! Mes tétons n’ont rien de sexuel.»
A Montréal, au Canada, ce dimanche 19 juin, les féministes appellent à une manifestation intitulée « Libérez les seins » pour défendre le droit de circuler seins nus, ou, tout du moins, de pouvoir se faire bronzer ainsi dans les parcs. Soutenues par Isabelle Charest, la ministre de la Condition féminine, elles ne le font pas pour obtenir un droit absent, mais pour user pleinement de celui existant sans être inquiétées, par de simples citoyens, par des agents de sécurité mal informés, voire par la police elle-même. Elles se réfèrent pour cela à deux cas récents, le premier pour empêcher une femme d’allaiter dans un espace public, et le second le 29 mai à l’encontre d’Eloyse Paquet-Poisson, une jeune femme profitant du soleil dans un parc public.
Pourquoi Libérez les seins ? Sur la page facebook dédiée, le message est clair : « Parce que l’égalité des sexes est loin d’être atteinte. Parce que ça dérange quand on prend le contrôle de notre corps. Parce qu’une femme seule peut se faire accoster par 5 policiers pour faire la même chose qu’une cinquantaine d’hommes autour d’elle… Plus concrètement, on chill aux tam-tam seins nus (ou pas, vous pouvez venir nous supporter, même si vous êtes gênées). Personne de tout genre bienvenus, si ça vous tente on vous suggère d’emmener une pancarte féministe (pis des snacks!)!! #Freethetitties« .
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