Bien-être naturiste au Grand Chambord

Depuis novembre 2021, le centre aquatique du Grand Chambord, en Loir-et-Cher, propose des soirées naturistes au succès indéniable. Gérées par les naturistes d’Orléans, elles peuvent accueillir plus de 150 personnes, un record pour un établissement français.

par Jean-Luc Bouland

La première séance a eu lieu le 4 novembre 2021, et fut un succès. Après deux annulations pour cause de covid, la seconde séance s’est tenue le samedi 26 mars, plus riche, et avec encore plus de monde. « Les contraintes du COVId nous avaient empêché de continuer aux Balnéades. L’opportunité présentée par le centre aquatique du Grand Chambord était la bienvenue« , expliquait fin 2021 Albert Richard, qui ajoute à sa casquette de président du club Joie et santé d’Orléans celle de président de région, et de vice-président de la FFN. L’idée faisait son chemin en septembre, et fut concrétisée en novembre. « Au Grand Chambord, pour un tarif moindre, nous avons des équipements plus neufs qu’aux Balnéades, plus spacieux, et pour une heure de plus, soit trois heures au lieu de deux« . Certes, c’est à trois quart-d’heure d’Orléans, la ville préfecture, mais la proximité avec Blois est plus centrale pour les naturistes de la région.

Ce samedi 26 mars, tout juste revenu de sa soirée à Lyon pour l’exposition Hyperréaliste, Albert Richard pouvait annoncer une bonne nouvelle aux près de 130 participants venus d’Orléans, de Blois, de tours, mais aussi de Châteauroux, ou de l’Ile-de-France. « En accord avec la direction, il y aura désormais 4 séances par an réservées aux naturistes, deux au premier trimestre (janvier et mars) et deux au quatrième trimestre (octobre et décembre), soit deux fois plus qu’aux Balnéades« . Cela en fait la plus importante manifestation de ce type en France gérée par une association (1), et ce n’est peut-être qu’un début.

« En temps normal, l’établissement peut accueillir près de 300 personnes. Pour les naturistes, on peut dire qu’autour de 170/180 personnes, c’est bien« , déclare Christelle, la responsable, pas du tout gênée par cette clientèle inhabituelle. « C’est mon précecesseur qui est à l’origine de cette proposition auprès des naturistes. J’ai suivi, et ne le regrette pas« , dit-elle en saluant la bonne tenue des baigneurs…qu’elle pourrait peut-être rejoindre un jour. A l’image, par exemple, d’une autre Christelle, l’animatrice bénévole habituelle du lieu qui, ce soir là, a tombé le maillot. « Personnellement, cela ne me gêne pas d’être nue auprès de mes collègues. Je leur ai juste demandé si eux, cela ne les gênait pas« , dit-elle, répondant aimablement aux questions entre deux chansons.

Pour une telle soirée, il y avait cinq personnes sur le site, de la responsable aux maîtres nageurs en passant par l’animatrice, contre deux seulement aux Balnéades. Tous étaient volontaires, indifférents à ce public nouveaux. « Certains collègues, quand j’ai dis que je revenais pour une soirée naturiste, n’ont pas voulu me croire« , explique l’un des MNS, un ancien de l’établissement, travaillant maintenant sur Orléans, en « extra » pour l’occasion. Pendant trois heures, dans une ambiance aux lumières tamisées, les participants ont eu droit à des cours de gym aquatique, et à l’accès au bassin extérieur, outre les équipements habituels (bassin intérieur, sauna, hamma, bain à remous, etc).

Aucune métropole française n’offre de tels équipements pour des soirées naturistes avec autant de monde, même si des possibiltés ponctuelles existent en Pays de la Loire ou en Nouvelle Aquitaine, aux Thermes de Salies de Béarn et à Angoulème. Le succès du grand Chambord pourrait-il faire école ? Affaire à suivre.

(1) : On n’inclue pas ici la semaine de thalasso naturiste proposée chaque année par La Grande terrasse, à Chatelaillon (17), n’étant pas gérée par une association.