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Entre ports et reports, la vie continue
La plaisanterie a fonctionné tout l’été. « Chez les naturistes, on enlève tout, sauf le haut ». En l’occurrence, le masque de protection sur le visage, tant sur les plages que dans les parties communes des espaces naturistes, qu’ils soient commerciaux, publics ou associatifs. Un inconfortable accessoire destiné officiellement à nous protéger et protéger les autres, mais fortement perturbant pour nos habitudes et nos communications.
Les naturistes sont habitués à regarder les autres dans les yeux, certes, sans détailler le reste du corps. Mais cette année, les regards n’auront pas eu le même éclat, même si, aux dires des professionnels, la fréquentation des lieux de vacances n’a pas trop chuté, la clientèle française se substituant à celle d’Europe du Nord. Quant aux associations, les contraintes sanitaires et les mesures de distanciation ont beaucoup pénalisés leurs rendez-vous festifs, et réduit les initiatives, à l’unisson des volontés de participer.
Ainsi, les deux évènements majeurs programmés cette année, objets de longues préparations, n’auront eu droit qu’à des reports. Les 70 ans conjoints, ou presque, du CHM de Montalivet et de la fédération ont été reportés à 2021, pour assurer le faste souhaité et nécessaire à une bonne communication sur le naturisme. Et, faute de rassemblement en présentiel, l’assemblée générale statutaire de la fédération, après deux reports, ne se fera qu’en novembre, en virtuel.
Ports et reports. Drôle de rengaine. En cette rentrée 2020, le port du masque va s’intensifier dans les villes, et les reports s’accentuer. Mais pas que des mauvais reports, heureusement. Car la vie naturiste continue, et ses acteurs savent innover pour défendre leurs valeurs, tout en s’adaptant à l’époque.
Côté espaces naturistes, faute d’avoir pu ouvrir à la date prévue, certains gestionnaires ont décidé de repousser leur date de fermeture, selon la demande, leur situation, et la météo. Les dates annoncées dans notre guide sont celles prévues en début de saison. Mais, pouvant varier, il est recommandé de prendre contact pour s’en assurer.
Côté vie associative, la grande majorité des activités hivernales a été maintenue. Et quelques clubs ont même innové, tels les sarthois, promoteurs de l’inédite compétition des « 6 heures de bowling de naturiste », ou les parisiens, qui, après avoir initié en avril des cours de yoga nu sur le web, ont programmé le 13 septembre une visite naturiste de la cinémathèque, en marge des 3 cyclonudistas françaises impulsées par la FFN.
De la fin de l’été au début du printemps, la vie naturiste va donc continuer, même un peu ralentie, pour mieux préparer 2021. Et nous offrir, après les reports, de beaux sujets de… reportages.
Jean-Luc Bouland
Responsable de la Rédaction