Partis fin février pour une quinzaine de jours, Jean-Pierre et Thérèse Deschamps sont toujours confinés au Domaine de la Sablière. A moins que ce ne soit « confinus ». Et Gaby Cespédes espère encore réaliser le 15 avril l’ouverture du centre prévue initialement fin mars.
« Après un petit périple amicale en février, entre Orléans et Marseillan, nous sommes partis pour le Domaine de La Sablière, dans le Gard, pour passer quelques jours chez Gaby Cespédès, qui a fondé ce magnifique domaine avec son époux en 1975″, raconte Jean-Pierre. « Le soir de l’annonce du confinement, nous avons suivi distraitement les informations et dès le lendemain, toutes les chaînes de télévision ne parlaient que de confinement. J’ai pensé que cela ne durerait pas très longtemps, grosse erreur ».
« Le 16 mars, les informations de la soirée ont évoqué un confinement qui prendrait effet dès le lendemain. A ce moment-là, nous n’avons pas mesuré l’importance de ce message et nous n’avons pas songé à repartir le soir même pour rejoindre notre domicile en Normandie. Mais dès le lendemain, les informations ont été celles que chacun connaît« , précise Thérèse.
Un coup de fil à la gendarmerie locale confirme la situation : « nous ne sommes pas autorisés à prendre la route pour rejoindre notre domicile, distant d’environ 900 Kilomètres. Notre terre est en guerre contre un guerrier microscopique, invisible à l’œil nu mais puissant. Soyons fort et luttons pour un retour à la vie normale rapidement ».
Confinés sur 70 hectares
Pensant qu’ils ne seraient bloqués que quelques jours, Gaby leur « propose de nous héberger chez elle en attendant la fin de ce confinement, prévu pour le …….. Résultat, nous sommes toujours confinés….mais sur 70 hectares de nature avec une belle rivière et une météo très favorable qui nous permet de pratiquer le naturisme, raison pour laquelle, nous avons rebaptisé le confinement en confinument« .
Donc, « Étant confinés sur un site magnifique, nous n’avons vraiment pas le droit de nous plaindre, car nous avons le terrain rien que pour nous et nous pensons souvent aux familles qui doivent vivre dans des petits appartements et pour elles, cela ne doit pas être facile à vivre au quotidien.
Depuis début mars, nous avons eu des températures oscillant entre 20° et 26°, ce qui nous permet de faire des randonnées naturistes dont la plus longue fait environ 9 kilomètres.
Nous sommes le 10 Avril et nous sommes condamnés jusqu’au…. ?, dans une «prison nature et naturiste» où nous sommes seulement 3 personnes à profiter de la nature printanière qui éclot à grande vitesse ».
Que faire sur place ? « Je participe aux taches ménagères, à la confection des repas ainsi qu’au nourrissage des oiseaux, des tortues, je découvre à cette occasion qu’elles sont friandes de mâche, de tomates coupées en petits dés. Nous vivons l’arrivée du printemps avec le renouveau de la végétation, les oiseaux qui gazouillent, le lilas, le thym et la sarriette qui embaument l’air, les arbres qui commencent à s’habiller de vert« , surenchérit Thérèse.
Chaque jour, ils effectuent tous les deux une promenade, accompagnés de Gus et Flora, les chiens de Gaby, « dans ce domaine enchanteur de 70 ha et nous découvrons des sentiers qui nous étaient jusqu’à présent inconnus. Nul besoin d’attestation de déplacement dérogatoire. Nous sommes conscients de bénéficier d’ une situation privilégiée, ce qui est loin d’être le cas de la majorité de nos concitoyens. Nous prenons des bains de soleil en naturistes, au bord de la rivière. Nous serons bien entendu heureux de revoir notre Normandie, nos enfants et petits-enfants dès que cela sera possible mais, en attendant, la vie se déroule d’une façon bien agréable« .
Gaby attend la reprise !
Pour Gaby, la situation est différente, et moins réjouissante. « Le Domaine de la Sablière(****) attend que l’administration nous autorise à ouvrir le camping car elle était prévue fin mars.On aimerait bien que ce soit le 15 avril. Les nouveaux restaurateurs, Stéphanie et Jacques avec leur fils et leur neveu sont confinés ici. Nadège et mous de la supérette sont aussi en attente et ils ont déjà mis en place sur les rayons, sauf les produits frais, bien sur« .
Et sur le Domaine ? « La nature est là et continue son renouveau du printemps avec les fleurs : le lilas fleuri est rempli de papillons et d’insectes qui viennent butiner pour se nourrir. Les pâquerettes, les pissenlits, la monnaie du pape, les myosotis, les orchidées sauvages, ophtys roses, jaune… la chélidoine ou l’herbe aux verrues, la saponaire sont là aussi. la liste est longue. Tous les jours, de belles promenades dans les bois et les bords de la Cèze sont un moment unique, les odeurs sont là aussi. Le beau temps avec le soleil, c’est un complément primordial pour le confinement« .
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Euh, une randonnée de 9 km ? Ont-ils compris le sens du confinement ?
Là où ils sont, ils sont seuls, en pleine nature…