Patrick, le film du réalisateur belge Tim Mielants, a de nouveau fait sensation en mars 2020 au festival d’Aubagne, après avoir été primé plusieurs fois en 2019. Pas banal pour un polar à la nudité omniprésente… se déroulant dans un centre naturiste !
Patrick a 38 ans. Un peu autiste sur les bords. Patrick accomplit les travaux d’entretien au camping naturiste de son père malade. Quand celui-ci décède, c’est li qui en prendra la direction. Mais, ce n’est pas sa priorité. Timide, presque autiste, il préfère dormir ou passer le plus clair de son temps libre dans son atelier de menuiserie. Mais, quand il perd un de ses marteaux, tout bascule. Il n’aime pas le trou béant dans son rangement mural méticuleux. Cette absence inacceptable pour lui « va mener Patrick dans une épopée improbable au cœur de la forêt belge et du microcosme du camp. Certains habitués sont compatissants, d’autres plus circonspects quant au manque de poigne et d’ambition que le jeune homme démontre. Que peut-il bien se passer dans cette drôle de tête ?« , raconte le journal Zibeline, le 2 avril 2020, revue consacrée à l’actualité culturelle du sud-est.
Présenté au 3e jour du festival international du film d’Aubagne, ce film, pour eux, « mêle les genres avec brio. L’enquête en mode Agatha Christie se double d’un western dont les plans-types, perturbés par la nudité omniprésente, tournent au cocasse. Une bagarre dans une caravane au burlesque. L’interrogatoire d’un suspect, sac sanguinolent sur la tête, se fait tarentinesque. Les policiers, chargés d’accomplir l’erreur judiciaire du film, se mutent en SS de parodie. La futaie devient un lieu propice à des compositions surréalistes« .
En 2019, L’auteur, le cinéaste flamand Tim Mielants, avait obtenu le prix de la meilleure réalisation lors de la 54e édition du Festival international du film de Karlovy Vary pour ce « thriller psychologique absurde et inattendu, intitué « Patrick » avec un scénario plutôt surprenant », comme le signalait à l’époque le site belge Cinopsis . Pourquoi absurde ? « L’étrange dans ce qu’il a de charmant et d’inquiétant. L’étranger dans ce qu’il révèle la norme. Patrick n’est-il pas étranger à ce monde de mesquineries, de veuleries et de mensonges, au troupeau d’ahuris dont la nudité ne garantit en rien l’authenticité ? ».
Ainsi, continue la critique, « La communauté est dépeinte dans ce qu’elle peut avoir d’oppressant mais aussi de fraternel. Le baiser d’une mère aveugle, l’amitié maladroite d’un policier incarné par l’inénarrable Bouli Lanners. Dans le rôle-titre, Kevin Janssens, qui a pris 17 kilos pour l’occasion, est époustouflant. Un humour subtil et une musique puissante sans être grandiloquente (Geert Hellings) rythment une histoire qui traite avec légèreté et maîtrise de thèmes profonds : le deuil de l’insouciance, l’affirmation du soi, la vanité de l’obsession« .
Voir la bande annonce ICI.
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