Quelle est la perception de la nudité dans la société, selon les époques, les lieux, etc. Les plus récents ouvrages sur le sujet, à l’époque, choisissant un angle différent, étaient ceux de la géographe Francine Barthe-Deloizy et du romancier et essayiste Pascal Lainé. Fin 2008, c’est un sociologue, Christophe Colera, qui s’est attaqué au sujet. Docteur en sociologie, chercheur au CNRS, titulaire d’une maîtrise de philosophie, l’auteur avait déjà publié divers ouvrages et articles en rapport avec la construction sociale de la subjectivité (Individualité et subjectivité chez Nietzche, la diaspora serbe en occident).
« …Dans toutes les cultures, même celles qui remplacent le vêtement par le collier ou le tatouage, la notion de nudité existe, et elle n’est jamais anodine… », explique-t-il. Un constat qui, en remontant de l’Egypte antique aux artistes contemporains (Spencer Tunnick, etc) lui permet de faire un large tour d’horizon sur sujet, avouons le, souvent négligé par les sciences humaines. Il détermine ainsi 4 idéaux-types : la nudité fonctionnelle, catégorie la plus dépourvue d’intentionnalité sociale, la nudité-affirmation, la nudité-humiliation et la nudité-don (de soi-même ou d’autrui), ces quatre catégories étant composées de sous catégories (nudité aquatique, nudité de classe, nudité comme don au regard, etc). Les naturistes y sont aussi évoqués, avec des références à Descamps, Baubérot et Villaret, et en catégorie nudité-affirmation, notamment comme un droit. Tels Vincent Bethell, en Grande-Bretagne, ou l’ADDAN, en Catalogne, qui revendiquaient le droit de pouvoir être nu là où bon leur semble, notamment sur le domaine public. (Ed. du Cygne – 190 pages – 20 euros).
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C. Colera n est pas chercheur au CNRS. Son laboratoire en 2008 était rattaché au CNRS c est différent.