Du 15 au 17 septembre 2018, et pour la 3e année de suite, la Fête de l’Humanité accueillait un stand tenu par des naturistes…dans leur tenue préférée. Une initiative qui, à leurs yeux, permettait de donner une visibilité au mouvement, de présenter le mode de vie qui leur est cher, au sein d’une manifestation réunissant près de 600 000 personnes, et disposant d’une large couverture médiatique. Cette année, ils ont pu le faire, mais bataillant régulièrement avec la sécurité, ce qui n’était pas le cas les deux fois précédentes.
Qu’ils représentent officiellement la fédération, qu’ils soient membres de l’APNEL, de l’ANP ou de toute autre structure naturiste, pas nécessairement francilienne, tous ces militants de la cause naturiste ont toujours précisé qu’il ne s’agissait pas ici de cautionner un engagement politique (chacun garde ses idées) mais bien d’utiliser une vitrine exceptionnelle pour « banaliser la nudité dans l’espace public ». Et, comme chaque année, de susciter des vocations chez les visiteurs.
Ainsi, expliquait Jacques Fremont, au nom de l’APNEL, «La fête de l’Huma, c’est un village de 600 000 habitants pour 3 jours de fête, de débats et de culture. La thématique de cette année est « Le monde est à nous. Pourquoi y être ? Pour partager nos idéaux naturistes auprès de la jeunesse, des militants associatifs et responsables politiques ainsi que des élus. Pour faire vivre la devise du naturisme international, pour présenter et mettre en débat notre projet de proposition de loi et pour créer des liens. Et, précisément cette année, pour proposer le naturisme comme une solution aux violences faites aux femmes, en termes de respect et d’égalité. ».
En effet, depuis sa création, l’APNEL, affiliée à la Fédération française de naturisme, défend un projet de modification de loi concernant la nudité publique, souvent arbitrairement assimilée à de l’exhibitionnisme. « Notre projet de loi vise à protéger la liberté d’être nu ; à clarifier l’article 222-32 du code pénal en le dotant d’une définition claire de ce qu’est l’exhibition sexuelle et de ce fait, d’en exclure toute assimilation du naturisme en liberté ; et à organiser cette liberté publique, individuelle et collective ».
Sur leur stand, situé plus à l’écart de la grande scène qu’en 2016 et 2017, ils proposaient deux expositions, l’une intitulée « Fiers de notre Humanuté », présentant leur projet de loi, comme la géographie de la nudité de par le monde, et une autre consacrée à la nudité féminine, présentée sous un angle favorable à lutter contre la maltraitance qui leur est faite. « L’objectif n’était pas de traiter le sujet sous l’angle « balance ton porc », mais sous le prisme de ce qui nous concerne nous naturistes, à savoir le rapport au corps, à la nudité, le féminisme… et l’émancipation ».
Ils sont partis de la question qui leur était posée systématiquement lors de leurs participations précédentes : « »Mais pourquoi n’y a-t-il pas plus de femmes avec vous ? ». Lors de ce Week-end, elles ne furent que 8 à jouer le jeu de la nudité intégrale, dont Viviane Thiar, vice-présidente de la Fédération française de naturisme (voir ITW dans Naturisme Magazine N°56), et Sylvie Fasol, la présidente de l’APNEL.
Sur le site vice.com, Hubert Prolongeau, présent sur les lieux, (et l’un des rares médias à traiter du sujet avec radiofg), notait que « seules 8 femmes s’étaient dénudées sur le stand de l’association pour la promotion du naturisme. En cause : l’érotisation du corps féminin qui se heurte aux valeurs de liberté du naturisme ».
Un exemple ? « Devant le stand où Camille et Béatrice interpellent les passants et où Garance, pinceaux à la main, fait du body painting, beaucoup de passantes s’arrêtent pour discuter. Mais peu sautent le pas. Élise, une petite brune trentenaire, sera une des rares à le faire. « La nudité, c’est naturel. Ça ne me pose aucun problème », assure-t-elle. Aucun, vraiment ? Partie se déshabiller dans le stand, elle ne sortira pourtant qu’avec un masque sur le visage pour faire un petit tour de piste dans les allées sous les applaudissements de ses deux sœurs qui, elles, resteront habillées. « Je suis policière. Si jamais on me reconnaissait, ça serait un vrai souci. Être reconnue, c’est le frein qu’elles évoquent en premier. Plusieurs, qui pratiquent le naturisme à la plage, refusent de le faire dans d’autres cadres, On ne sait jamais…… ».
Mais cela ne s’est pas fait en 2019. Les responsables naturistes ont choisi un autre type d’évènement pour porter leur message au grand public, la cyclonue. (voir article)
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