AccueilActualitésContre le viol, la nudité féministe interpelle le Sénégal

Contre le viol, la nudité féministe interpelle le Sénégal

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L’annonce d’une manifestation féministe nue le 31 décembre contre la culture du viol déchaîne les passions au Sénégal. Face au tollé médiatique, même la militante Gabrielle XX envisage sa participation.

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« Le 31 décembre 2024, le Collectif des féministes du Sénégal compte organiser un sit-in Freedom Day. Elles exigeraient à toute personne qui souhaiterait prendre part à cet événement de venir sans se vêtir. En clair, elles exigent un dress code nu » indiquent conjointement une dizaine de médias sénégalais et africains, reprenant depuis une semaine une information du site Seneweb, et cela fait du bruit. Au point d’occulter la cause, « la culture du viol » pour mieux condamner le moyen de protestation utilisé. Défendu par la féministe Amy Libain Mbengue, qui indique que « ce n’est pas le collectif qui est à l’origine de l’initiative, mais un groupe plus large. On fera ce sit-in comme l’ont fait les femmes de la Casamance en 2023 pour réclamer des mesures fortes et urgentes afin de protéger les femmes et filles de ce pays », comme l’indique le site Jotay, cette initiative veut interpeller les autorités pour que « le Code de la famille change, que le Protocole de Maputo soit appliqué et qu’il y ait de réelles mesures pour lutter contre le viol et la pédocriminalité au Sénégal ».

Gabrielle Kane sans sa blouse ?

Cette initiative est aussi soutenue par la militante féministe et très médiatique Gabrielle Kane, connue en France pour des activités précédentes au Mans, qui indique sur Xalimasn que les hommes féministes y seront aussi les bien venus, précisant que « ce n’est pas une invitation pour jouer à touche-pipi comme on tente de le présenter encore une fois pour cataloguer des femmes engagées. S’il faut marcher nue pour faire entendre une cause si noble, dans une société sourde aux souffrances des femmes, alors pourquoi pas ? ». Et, continue-t-elle, « on ne s’offusque pas autant des actes barbares que des hommes continuent d’infliger aux femmes aux filles, mais de femmes qui se mettent à poil . On appelle ces femmes à se respecter, mais commencez par collectivement les respecter dans cette ambivalence permanente de notre société. Comme les femmes n’ont plus que leurs corps pour exister chez nous, alors pourquoi ne pas utiliser ce corps pour des combats communs ». Pour sa part, elle conclue en précisant que « en attendant, moi j’aurai que mon peignoir à enlever pour participer en toute nudité ! »

Autorisée…dans une pièce fermée !

face à cela, les interventions se sont déchainée contre cette « indécence paradoxale », rappelant par la voix des religieux que l’islam interdit la nudité en public, et mobilisant d’autres féministes, telle Oumoul Diallo Diouf, qui déclarait X « nous disons non à cette forme de protestation qui ne correspond pas à notre culture et à notre identité. Au Sénégal, la femme est libre et mérite d’être respectée pour sa force et sa bravoure. Nous disons non à la nudité comme moyen d’expression, car cela ne fait qu’affaiblir la lutte pour les droits des femmes ». une sociologue féministe Khadija Gassam explique que « le féminisme au Sénégal peut ne pas être le même que le féminisme en Europe » tandis qu’un avocat (anonyme) a trouvé la solution pour braver les interdits : « Si cette manifestation se déroule dans un cadre privé et fermé, la loi pourrait être plus clémente. ». En somme, dans une lieu fermé où personne ne pourrait ni les voir ni les entendre.

Le lieu de cette manifestation, envisagé à Dakar, n’est pas encore connu. Aura-t-elle vraiment lieu ? En tout cas, elle aura fait beaucoup causer. Mais il reste à savoir si le débat ainsi ouvert pourra faire changer les mentalités…

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