Participante au Séminaire des Paradis naturistes au MUCEM, Thelma Bacon avait publié en 2023 une étude sur les femmes et l’acceptation du corps en milieu naturiste. Un texte éclairant et bien documenté.
Doctorante à l’université d’Angers, Thelma Bacon participait ce jeudi 8 novembre au premier débat organisé au MUCEM dans le cadre de l’exposition Paradis naturistes. Animé par Amélie Lavin, il était intitulé « Corps, normes et sexualités » et comptait parmi ses intervenants Arnaud Baubérot, (historien, auteur de l’Histoire du Naturisme), Marc Cluet (historien des naturismes allemands), Jean Da Silva (historien de l’art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Hervé Szydlowski (artiste, photographe du CHM), Lola Miesserroff (auteure de Fille à pédés et pionnière du naturisme à Marseille) et Guijarro Pineda Aleix (doctorant, Sorbonne Université).
A l’université d’Angers, Thelma Bacon est attaché temporaire d’enseignement à l’ESTHUA – Faculté de tourisme, Culture et Hospitalité. En 2023, dans le cadre d’un dossier des Mondes du tourisme intitulé Ce que le genre fait au tourisme (et inversement), elle avait publié un texte intitulé L’acceptation de son corps chez les femmes : les campings naturistes à l’épreuve des standards esthétiques. Une thématique qui déclinait aisément la campagne contre le bodyshaming initiée en 2021 par la FFN, et qu’elle n’a pas oublié de citer dans son intervention.
« Le naturisme est une pratique sociale dont une des propriétés immuables est la nudité du corps. Or, les injonctions à répondre aux attendus esthétiques et esthétisant de présentation des corps, de son corps, sont nombreuses. Dans cet article, par l’analyse des discours des acteurs mais également des images véhiculées dans la médiatisation interne du mouvement naturiste, nous verrons que la pratique du naturisme permet de supprimer, en partie, les injonctions sociales normatives liées à l’apparence du corps », résumait-elle ainsi dans son étude, qui cite abondamment Lageist, Bourdieu, Granger, Urbain, etc…
Et, précise-t-elle, « les résultats présentés dans cet article sont donc issus de semaines d’observations menées au sein de campings naturistes français entre 2019 et 2023. Des séances d’observations participantes et non participantes y ont été menées, de même que la réalisation de 31 entretiens auprès des naturistes rencontrés. De plus, la grande majorité des naturistes rencontrés considèrent leur mode de vie comme un idéal. Ainsi, lorsqu’ils rencontrent une personne s’y intéressant mais ne le pratiquant pas, les discours prosélytes sont récurrents : « Il faut t’y mettre ! Tu verras, tu ne pourras plus t’en passer. » Or, si le chercheur adopte lui-même une conduite naturiste, il est donc par définition, déjà « converti ». Les témoignages livrés deviennent alors plus sincères et spontanés : les personnes livrent davantage leurs ressentis et ne cherchent plus à convaincre. Précisons également que les prénoms des personnes interrogées ont été modifiés pour des questions d’anonymat (…)».
Thelma Baccon s’est-elle convertie au naturisme ? Réponse à deviner dans l’article…
L’étude est à découvrir en intégralité ICI.
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