Les mots de demain, ouvrage publié en mars aux éditions Atlande, veut être un Dictionnaire des combats d’aujourd’hui. Il n’oublie pas les « nudiens », sous la plume de Julien Wolga, et la co-direction de Bernard Andrieu.
par Jean-Luc Bouland
« Le terme nudien est apparu en 2005 au sein du mouvement naturiste français. Il est inventé par Jacques Frimont, pharmacien et militant de la nudité libre (…)» explique l’ouvrage publié début 2024 aux éditions Atlande sous le titre Les mots de demain. Présenté comme le Dictionnaire des combats d’aujourd’hui par ses deux directeurs, Bernard Andrieu et Gilles Boëtsch, ce pavé de plus de 500 pages inscrit ainsi 90 mots encore inconnus, peu connus, mal connus, ou qui ont changé de sens. Tous sont présentés par des spécialistes du sujet, des universitaires, ou des militants de la cause défendue par l’emploi des ces termes ou de ces néologismes.
On trouvera ainsi à côté des Arène, Commun, Confiner, Nasse, Télétravail et Végétal, des moins évidents Agenrement, Enfantiste, Hortithérapie, Métabolimersion, Sans-abrisme et autre Zoonose, et des peut-être regrettables anglicismes comme Bod mops, Body mapping, Flow, Sextech, Queer et autre Woke. et, en 67e position, sous la plume de Julien Wolga, le mot nudien.
Un mouvement nudo-naturiste pluriel
« (le mot nudien) est construit sur la base d’un jeu de mots associant les termes « nudiste » et « amer-indien », ce dernier terme faisant référence au triste sort réservé aux communautés natives américaines (particulièrement en Amérique du nord) réduites à être parquées dans des réserves » écrit Julien Wolga, par ailleurs auteur de L’héritage du nudisme depuis Kienné de Mongeot , paru en 2018 dans la collection dirigée chez l’Harmattan par Bernard Andrieu.
Le texte est court, moins de 4 pages, survole l’historique du mouvement naturiste qui « fait de la nudité sociale sa pratique centrale depuis sa définition de 1974 » et rappelle que « le nudo-naturisme se voit toujours confronté à la répression sociale, culturelle et juridique, et doit rester cantonné à des espaces privés et discrets ». Tout en indiquant que c’est au début des années 2000 que « commencent à se constituer et s’organiser des groupes de pratique de randonue, puis quelques années plus tard, à se structurer en association visant à s’investir juridiquement pour défendre les personnes accusées d’exhibition sexuelles, alors qu’elles étaient dans un état de nudité intégrale exempte d’activité sexuelle avérée ou même ne serait-ce qu’allusive ».
Le propos est clair, les termes simples, et le parti pris évident. « Les nudiens…d’abord rejetés puis absorbés par le mouvement naturiste fédéral de tendance conservatrice, la première association nudienne plus révolutionnaire a fini par le quitter afin de fonder sa propre fédération, pour quitter cette dernière rapidement après...».
Il n’est pas fait ici mention des rapports de force en présence (en nombre d’adhérents) entre ces deux « fédérations ». Ce sera certainement le sujet de quelques débats animés lors de l’inauguration de l’exposition Paradis naturistes, le 2 juillet au MUCEM, où toutes ces composantes des adeptes de la nudité intégrale devraient se retrouver en un même lieu…clos.
- Les mots de demain, un dictionnaire des combats d’aujourd’hui – Ed. Atlande – 500p – 25€.
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