Dans les années 70/80, le naturisme était suffisamment tendance pour inspirer quelques auteurs de romans de tous styles, et notamment d’espionnage. Quand Le Saint et OSS 117 allèrent sur l’ile du Levant, Coplan préféra fréquenter le CHM de Montalivet, en 1973.
« Attendez, mon cher, vous allez peut-être faire la grimace. J’ai besoin d’un homme compétent pour exercer une surveillance discrète dans un camp de nudistes ».« Et alors ? ».« Et bien, si vous acceptez ce travail, vous serez forcé d’être à poil vingt-quatre heure sur vingt-quatre ». «Qu’à cela ne tienne, laissez-moi vous faire une confidence : il y a des années que je fais du naturisme. J’ai même connu la belle époque de l’ile du Levant. Soit dit en passant, le terme nudiste est complètement démodé. Les gens qui aiment vivre sans vêtements sont des naturistes. Nuance».
C’est en page 94 de l’une des aventures de l’agent secret Coplan, intitulé « Coplan a le dernier mot« , que l’auteur Paul Kenny écrit ce texte, en 1973. Un propos qui, cinquante ans après, ne manque pas d’actualité. Paul Kenny n’est autre que le pseudo de deux auteurs belges, Jean Libert (1913-1995) et Gaston Vandenpanhuyse (1913-1981) pour publier des romans d’espionnage ayant pour héros récurrent Francis Coplan. Et, si cet ouvrage voit une partie de son action se dérouler au CHM de Montalivet, c’est que l’un des deux co-auteurs fréquente régulièrement le lieu.
Coplan se rendra donc sur place avec un autre agent français, lui aussi naturiste, « qui a de bonnes relations avec l’un des gros bonnets qui patronnent le centre de Montalivet », ce qui favorisera leur installation incognito, où il devra surveiller non pas un seul agent ennemi, mais deux, car il y a aussi une femme mystérieuse. « En bon naturiste, Coplan commença par se dévêtir. Puis, enfin à l’aise, il se planta sur la terrasse de sa nouvelle demeure (…) L’air de Montalivet, ce mélange subtil d’air marin, d’odeur de pins, de senteurs de sable et de terre, est un élixir de santé qui défie toute comparaison » (p131).
La fameuse inconnue apparait à la page 144. «Du coin de l’oeil, Coplan observa la fille. De toute évidence, elle était bâtie pour vivre nue. Et son corp sculptural ne manquait pas de beauté dans cette lumière limpide de l’aurore (…) Coplan lui donna entre ving-cinq et trente ans…».
Qu’arriva-t-il ensuite, sur fond de guerre froide au pays du soleil ? Il faudra encore 100 pages pour connaître le dénouement. L’ouvrage est toujours disponible via internet. Et cinquante ans après, la vie naturiste décrite n’a pas pris une ride…
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