Dimanche 19 juin, deux manifestations féministes se dérouleront au Canada pour défendre le droit aux seins nus en public. A Montréal et Québec, elles veulent désexualiser leur poitrine au nom de l’égalité homme-femme.
Par Jean-Luc Bouland
Alice Lacroix est convaincue. Depuis plusieurs jours, elle est une des chevilles ouvrières de l’organisation de la manifestation de Montréal « pour la désexualisation du corps de la femme ! » Pourquoi ? « Parce que l’égalité des sexes est loin d’être atteinte. Parce que ça dérange quand on prend le contrôle de notre corps. Parce qu’une femme seule peut se faire accoster par 5 policiers alors qu’elle fait la même chose qu’une cinquantaine d’hommes au tour d’elle…« , dit-elle en reprenant le discours des organisatrices de la manifestation à Montréal, provoquée par l’interpellation fin mai à Québec d’Eloÿse Poisson-Paquet.
Dans le même élan de solidarité, une femme de Québec a décidé de lancer un mouvement dans la capitale. Lili-Jeanne Martel organise la même manif que Montréal, mais au parc Victoria, tout juste à côté du poste de police de la Ville de Québec.
« Venez avec nous le 19 juin au midi sur le parc Victoria de Québec pour lutter contre la sexualisation abusive du corps des femmes. Venez revendiquer le droit d’être torse nu comme les hommes peuvent l’être, venez revendiquer le droit d’allaiter en public, venez pour revendiquer l’égalité des sexes! ». Et, ajoute-t-elle, « Plus concrètement, venez au Parc seins nus (ou pas si cela vous gêne trop) pour jaser avec les autres militant.e.s. et faire avancer la cause de l’égalité des sexes« .
«Rendons hommage à nos mères et grands-mères qui ont brûlé leurs brassières. Il est temps de brûler le reste», peut-on lire sur la page Facebook de l’événement, associant également le droit d’allaiter en public. En souhaitant ainsi « responsabiliser les femmes sur l’effet qu’elles ont sur les hommes au lieu de responsabiliser les hommes pour leurs réactions».
Avec une précision : ces manifestations ne sont pas revendicatives, puisque ce droit existe déjà, mais dites « subtiles » car elles ont pour objet « de changer les mentalités« , considérant que « les émotions d’une personne ne prévalent pas sur les libertés d’une autre (…) On est vraiment plus heureux quand on se responsabilise pour nos émotions au lieu de blâmer les autres« .
En guise de rappel, rien dans le Code criminel n’interdit aux femmes d’avoir les seins nus en public. Ce que proscrit la loi, c’est de commettre des actions dites «indécentes».
POUR NE RIEN MANQUER, ABONNEZ-VOUS
A NOTRE NEWSLETTER HEBDOMADAIRE